Ce projet ne nous est pas tombé dans les bras comme ça du jour au lendemain. Nous ne nous sommes pas réveillés comme piqués par une mouche en se disant qu’on allait partir deux ans avec les kets faire le tour des Amériques. Il s’agit d’une idée qui a germé au retour d’un voyage, et qui est devenue rêve. Puis après une longue gestation, ce rêve devient un projet réalisable.
Nous avons commencé par nous renseigner et accumuler les informations et les éléments nécessaires à la préparation du voyage. Cette longue gestation nous a permis de savoir quelles étaient les grandes étapes à franchir et les choses essentielles auxquelles il fallait penser. A partir de là, nous avons établi un plan d’action, nous nous sommes répartis les tâches, nous avons défini des objectifs stratégiques et des délais à tenir, nous avons trouvé des prestataires, des fournisseurs, nous avons fait une analyse de risques et un planning financier composé d’engagements et d’imputations budgétaires et là nous nous rendons compte qu’il était vraiment temps de changer d’air pour changer de vocabulaire.
1. Acquisition de l’information :
Nous enquêtons depuis des années sur le sujet des voyages familiaux en camping-car aux Amériques et autour du monde. Nos sources d’informations sont :
- Internet (comment faire sans à notre époque, chapeau bas aux précurseurs qui n’avaient pas cet outil à leur disposition) :
- Des sites d’autres familles dont le voyage est en préparation, en cours ou terminé (la liste étant très longue, nous nous limitons ici à ceux qui nous ont personnellement aidé dans la préparation) :
- Mattons les Voiles : une famille avec deux garçons sur Laika Fiat, depuis Halifax jusqu’à Buenos Aires. Pages pratiques très pratiques.
- Escapade familiale autour du monde : une famille avec une fille sur Challenger Ford, depuis Halifax jusqu’à Montevideo. Itinéraire modèle à peu de choses près pour nous.
- Caracolhome : une famille avec deux garçons sur Laika Iveco, depuis Buenos Aires jusqu’à Halifax. Itinéraire modèle en sens inverse pour nous.
- Le forum voyage, bien connu des voyageurs francophones
- Le lien AMSUD qui se limite à l’Amérique latine, mais c’est déjà pas mal, il faut s’y inscrire pour échanger.
- Des sites d’autres familles dont le voyage est en préparation, en cours ou terminé (la liste étant très longue, nous nous limitons ici à ceux qui nous ont personnellement aidé dans la préparation) :
- Littérature (des livres écrits par des familles ayant fait des voyages en camping-car autour du monde ou aux Amériques)
- Des reportages à la télévision, du genre « ils ont tout quitté pour changer de vie »
- Notre propre expérience des voyages itinérants, dans une autre vie avant les kets
Voilà, fini de rêver …
2. Passage à l’action:
- Prendre la décision : nous sommes mi-avril 2014 et nous décidons de réaliser le projet maintenant, dans 3 mois et pas 3 ans plus tard comme nous l’avions imaginé initialement. L’avantage organisationnel est que nos enfants ayant 3 et 4 ans, ils ne sont pas soumis à l’obligation scolaire, l’ainé rentrant en 1ière primaire à notre retour.
- Vérifier la faisabilité financière : nous avons pris le parti de rester discret là-dessus, donc vous n’en saurez pas plus, sauf si vous voulez vous-même réaliser un projet similaire et que vous avez besoin de données chiffrées précises, presque tout est archivé, il n’y a qu’à demander.
- Vérifier la faisabilité logistique : d’habitude, les voyageurs s’y prennent un an à l’avance, là nous avons 3-4 mois pour tout régler. Nous envoyons des mails tous azimuts en français, en néerlandais et en anglais, auprès des compagnies maritimes ou de leurs représentants pour être certain qu’il est encore possible d’avoir un bateau au courant du mois d’août 2014 afin de transporter le camping-car qu’il ne nous reste plus qu’à acquérir.
- Remplir les formalités professionnelles pour interruption volontaire de carrière, la législation sociale belge permettant la réalisation de ce genre de projet, même si le législateur n’y avait sans doute pas pensé en édictant ces lois.
- Trouver le véhicule, c’était signé en moins d’une semaine, parce que nous savions exactement ce que nous voulions et nous avons trouvé ce qui correspondait le mieux à nos critères, même s’il a fallu en sacrifier certains. Nous avions éliminé d’emblée l’option d’acquérir un véhicule sur place à notre arrivée (perte de 3-4 semaines, difficultés d’immatriculation et surtout de revente dans un autre pays, vu que nous arrivons au Canada et que nous repartons d’Argentine, sans oublier les mensurations et la consommation extravagantes des modèles américains).
- Prévenir la famille et les amis, les collègues ayant eu la primeur vu l’organisation de l’interruption de carrière.
- Trouver les assurances pour nous (type Mondial Assistance) et pour le véhicule (pays par pays ou groupement de pays).
- Se plonger dans nos carnets de vaccination, consulter le médecin traitant et les différents spécialistes de même que la clinique du voyageur, préparer une sacrée trousse à pharmacie.
- Etablir d’abord la liste des modifications à réaliser sur le camping-car et la liste des équipements et matériels dont nous devons disposer, puis faire les études comparatives, essentiellement en ligne et enfin passer à la caisse.
- Réserver une place pour le véhicule sur le bateau.
- Réserver des billets d’avions (aller simple) pour Halifax en Nouvelle-Ecosse où nous récupérons le camping-car.
- Réserver les deux premières nuits d’hôtel à Halifax, pas trop loin du port et des bureaux pour les formalités d’importations du véhicule.
- Mettre le site web en place et apprendre à l’alimenter.
- Tracer les grandes lignes de l’itinéraire, au mois par mois, en fonction des saisons et des conditions administratives et préciser progressivement les premiers mois.
- Organiser la banque (gestion à distance, validité des cartes, cartes de crédit, facilité de retrait).
- Renouveler les passeports, les permis internationaux, les cartes d’identités.
- Prendre possession du véhicule, terminer les aménagements et la préparation pour la traversée en bateau, le remplir et l’amener au port de départ (Anvers).
- Organiser les visites d’adieux, ce n’est qu’un au-revoir et deux ans, ça passe quand même vite en famille, entre amis et au travail.
- Terminer les bagages et prendre l’avion.