18 mai 2015.
Les formalités d’entrée en Équateur se font rapidement, même si la ravissante douanière a du mal à y voir clair dans les papiers du motorhome, surtout pour ceux en néerlandais. Je me fais un plaisir de lui porter assistance. A la pointe de la technologie, elle prendra des clichés de toute cette paperasse avec son propre cellulaire pour le Service des Archives Electroniques de l’état. Par contre, il n’y aura aucun contrôle sanitaire du véhicule, c’est donc une entrée facile pour nous en Équateur.
Quelques kilomètres nous séparent de Tulcan et de son célèbre cimetière qui abrite les jardins de Topiary. Dès 1936, le jardinier des lieux a eu la bonne idée de tailler les cyprès en leur donnant tantôt des formes d’animaux, tantôt des figures précolombiennes. Il est aujourd’hui mort (et enterré), mais sa descendance assure la continuité.
Nous trouvons à nous garer au parqueadero municipal proche du cimetière, et le dueño nous autorise à passer la nuit sur place, c’est qu’il se fait tard et nous n’avons pas envie d’arriver de nuit au camping à San Miguel de Ibarra, à deux heures de route d’ici. Je fais encore rapidement un tour en ville, à la recherche d’une assurance SOAT pour le camping-car mais elle demeure introuvable, au même titre qu’à la frontière. Bien qu’elle ne SOAT pas obligatoire, nous préférons tout de même avoir en avoir une, ça ne couvre pas grand-chose, mais c’est mieux que rien.
19 mai 2015.
Nous partons de bonne heure vers San Miguel de Ibarra, et d’importants travaux sur la Panam nous font prendre une interminable déviation passant au travers de jolis petits villages dont les entrées sont ornées de grandes sculptures.
En amont de la ville, nous trouvons la laguna de Yahuarcocha et le camping Sommerwind qui s’est fait un nom auprès des overlanders : une dizaine de véhicules sont déjà là, certains en hivernage. Nous retrouvons avec plaisir les belges Mark et Karina rencontrés au lac Atiltlan il y a trois mois, ils laissent leur moto ici et rentrent au pays pour un quadrimestre. Nous conversons avec les Migati, Michelle et Gaëtan, qui n’ont désormais pour seule maison que leur cellule Azalaï sur un Mercedes classe G et ce n’est déjà pas si mal.
20 mai 2015.
Les cinq chiens du campground n’ont pas trop aboyé cette nuit, merci à eux. Nous profitons du lift offert par Patricia, la propriétaire, pour faire une ballade au centre-ville, pas extraordinaire mais agréable, comme l’almuerzo ejecutivo, bien servi sur le temps de midi. Nous passons brûler un cierge ou deux à la Basilica de la Merced, les kets adorent ça.
Puis ils endurent patiemment la visite du Museo y Centro Cultural Ibarra qui présente l’archéologie depuis la préhistoire jusqu’à l’ère Inca ainsi qu’une maquette sanguinolente de la bataille de Yahuarcocha. Ils savent qu’après, on passe à la Heladeria Bolivar où on s’offre de bonnes helados de paila. De retour au camping, échaudé par Luc-Alexis et Jennifer, des retraités québécois qui ont fait du jogging hier, je rechausse mes baskets et je me lance autour du lac. Quel inconscient ! Certes, je n’ai pas souffert autant que ceux massacrés par l’armée du chef inca Huayna Capac à la bataille de Yahuarcocha en 1495 (on raconte que le sang coula tellement que les eaux de la lagune devinrent pourpre), mais tout de même, dix kilomètres à plus de 2.200 m d’altitude en moins d’une heure, alors que je mène une vie de sédentaire (enfin, on se comprend) depuis 9 mois, c’est chaud les marrons chauds.
21 mai 2015.
Je reprends le boulot sur PC ce matin : les updates, les backups, le site et le tri des photos m’occuperont toute la matinée. Pendant ce temps-là, mon épouse fait le ménage et les garçons jouent avec tellement d’entrain qu’ils cassent quelques jouets, les nouveaux pickups et même la main gauche de Spiderman y passe. Pour égayer cette dure journée de labeur, nous allons faire du pédalo sur la lagune.
Mal nous en a pris : j’ai encore les cuisses ankylosées de ma sortie d’hier et, après moult hésitations, les gamins optent pour le pédalo en forme de dragon, nous avons vraiment belle allure. De retour au camping, on a à peine le temps de se poser qu’arrivent les Castagna qui ont roulé d’une traite depuis la laguna de la Cocha en Colombie, super encore un chouette apéro en perspective, vite rallié par les Migati.
22 mai 2015.
Hans, le propriétaire du camping, nous conduit à la station de train où, coup de chance, il reste des places pour l’excursion du jour : El Tren de la Libertad. En fait de train, c’est plutôt un bus type chiva, dont les trains avant et arrière (ha ha) ont été remplacés par des bogies. Escorté de 5 motards et d’un pickup, le train sort de la ville et perd 800 m d’altitude pour arriver à Salinas, au travers de quelques tunnels (pouet pouet) et ponts métalliques. Les paysages sont grandioses et l’accueil à Salinas est folklorique, Catherine et Alexis ne résisteront pas au plaisir de se donner en spectacle avec les indigènes.
On a un peu l’impression d’être tombés au milieu de nulle part, mais la guide nous emmène pour une visite sommaire de la ville, d’abord dégustation de piña colada puis exposé au musée retraçant l’histoire des déportés africains voués à l’esclavagisme et enfin almuerzo au restaurant communautaire. De retour à Ibarra, nous faisons quelques courses dans un mall rutilant, le contraste est d’ailleurs saisissant avec le village teinté par l’importante communauté descendant des esclaves africains, puis nous rentrons au camping en taxi. En chti qui se respecte, Aude fera des frites maison : un régal.
23 mai 2015.
C’est avec les Castagna que nous partons ce matin, entassés à dix à la mode locale dans le pickup de Hans jusqu’à la gare routière d’Ibarra d’où un bus nous mène à Otavalo, le marché le plus réputé d’Amérique du Sud.
Nous ne nous attardons pas à la place des Ponchos qui concentre l’artisanat local (on verra ça plus tard, en Bolivie, ai-je promis à ma douce), mais nous trouvons des fraises fraîches aux étals alimentaires, entre deux morceaux de viande gardés par les mouches et des Spiderman en peluche. La file d’attente devant l’arrêt de bus pour rentrer est tellement décourageante que nous prenons taxi et retrouvons avec joie les Daniel qui viennent de s’installer au campground. Alexis fera des relais entre les québécois et Laurent, pâtissier de formation, qui prépare des quiches et des brioches. Catherine pétrit du pain et je m’occupe de mon cadet (fils, pas souci) qui nous fait une petite poussée de fièvre. Comme c’est samedi, Hans prépare un monstre barbecue, tout le monde apporte un plat d’accompagnement et une bouteille, et nous voilà à faire ripaille avec des inconnus francophones et germanophones. Voyager, c’est être infidèle. Soyez le sans remords ; oubliez vos amis avec des inconnus, disait Paul Morand.
24 mai 2015.
On a prévu une journée de repos aujourd’hui, mais comme à chaque fois, on n’arrête pas : bricolage, lessive, vaisselles, nettoyage, préparation de l’itinéraire, recherche des bivouacs, calcul des trajets, etc. Du coup, on re-planifie une journée de repos pour demain.
25 mai 2015.
Cette fois, une vraie journée de glande, on s’occupe des kets et on fignole l’itinéraire des deux prochains mois, qui s’annoncent chargés. En fin de matinée, les Castagna lèvent le camp, on les reverra bientôt. Je termine cette journée relax par un tour du lac qui l’est moins et j’améliore mon chrono de 3 minutes.
26 mai 2015.
Difficile de décoller, pour la première fois en 9 mois de voyage, nous passons 7 nuits au même endroit. On fait nos adieux à ceux qui vont vers le Nord et nos au revoir à ceux qui vont vers le Sud. Après un petit ravitaillement à San Miguel de Ibarra, nous arrivons à la laguna de Cuicocha, une lagune au fond d’un cratère d’un volcan endormi, où nous retrouvons les Castagna qui en ont déjà fait le tour. Impossible de bivouaquer dans la réserve naturelle, mais bien devant l’entrée gardée de cette dernière, notre première nuitée à plus de trois kilomètres d’altitude.
27 mai 2015.
On sait que ça sera difficile, mais de commun accord, mon épouse et moi-même avons décidé de nous séparer. Gardez vos mouchoirs : c’est juste pour la matinée, le temps pour moi de faire le tour de la lagune. Ça monte à 3.500 m, il faut compter plus de 12 km, alors je préfère me lancer seul. La vue est dégagée et les paysages sont superbes, au point culminant, on distingue bien les deux îles, quasi jointives, formées par une éruption volcanique et dont la forme rappelle vaguement celle des cochons d’indes.
Les légendes rurales prétendent que les Incas utilisaient ces îles comme prison, dominées par le volcan Cotacachi. Je tiens la forme aujourd’hui et le tour est plié en 2h30, le garde n’en revient pas. C’est la fête dans le camping-car, Catherine enfourne la première pizza du voyage, et nous l’espérons tous, pas la dernière. Comme le four est allumé, elle enchaîne avec deux pains et des biscuits : on ne mourra pas fin aujourd’hui.
Puis on se met en route pour Quitsato, le monument érigé sur la ligne de l’équateur au Sud de Cayambe, ville passage obligé pour goûter aux bizcochos, les pâtisseries locales au beurre mondialement réputées. Nous arrivons enfin sur l’Équateur, étape importante qui marque un nouveau jalon de notre voyage. En fait, on franchira plusieurs fois la ligne equinoxiale dans les prochains sur jours, et l’intérêt du site est d’être moins touristique que celui de Mitad del Mundo où nous irons plus tard.
C’est une énorme horloge solaire de 54 mètres de diamètre et dont le pylône frôle les 10 mètres de haut et dont le nom « Quitsa » évoque le centre du monde. De plus, il est géré par une sorte d’ASBL et se targue d’être le seul vrai exactement sur la ligne à 0,00000 degrés de latitude. On verra ça. Nous poursuivons vers l’hacienda Guachala construite en 1580, c’est la plus ancienne du pays, si pas du continent et elle est actuellement convertie en hôtel de charme.
Malheureusement elle n’est pas très accueillante pour notre bivouac du soir, alors nous retournons devant le Quitsato Monumento pour la nuit, histoire de dormir à quelques mètres de la ligne de l’Equateur.
Edito : pas de bol, vers minuit, la police locale nous demandera de migrer vers la place du village, pour raison de sécurité.
28 mai 2015.
C’est donc fatigués que nous quittons les lieux pour Quito et son garage Iveco, l’atelier Comreivic. La route est en parfait état, d’importants travaux ont été menés et des pans entiers de montagne ont été stabilisés, c’est impressionnant. Arrivant après 9h30 du matin dans la capitale, nous évitons de justesse le « pico y plata », système de délestage du trafic qui interdit la circulation aux véhicules selon le dernier chiffre de la plaque pendant les jours de semaine, aux heures de pointes (lundi : 1 et 2, mardi : 3 et 4, mercredi : 5 et 6, jeudi 7 et 8, vendredi 9 et 0). Les Castagna sont déjà installés au garage, et leur véhicule est sur des chandelles : toujours la boîte semi-automatique de l’embrayage qui foire. Pour nous, rien de grave, on veut juste se rassurer sur l’état des freins, des suspensions et des amortisseurs : tout est en ordre.
Le camion a même droit à un monitoring complet, et c’est avec soulagement que je vois qu’il n’y a aucune anomalie à déplorer. De plus, les pneumatiques sont encore en bon état et les niveaux sont contrôlés. Par principe, on passe tout de même la nuit sur place, histoire de ne pas louper un apéro avec nos compagnons, et on profitera du démarrage à froid demain matin pour contrôler la fumée qui sort en abondance du pot d’échappement depuis quelques temps.
29 mai 2015.
La nuit fut très bonne et selon le garage, la fumée au démarrage à froid peut être due à l’altitude, en tout cas pas d’inquiétude à ce sujet. Il ne reste plus qu’à payer (attention la main d’œuvre compte triple par rapport au garage de San José) et attendre qu’une grue accidentée libère enfin le passage. En attendant, je me rends auprès de deux compagnies d’assurance, mais je dois me rendre à l’évidence, on fera sans en Équateur, c’est compliqué depuis que l’assurance classique SOAT est intégrée à l’immatriculation du véhicule. Nous quittons le garage et les Castagna toujours bloqués sur chandelles et prenons la route qui est en parfait état, sauf quelques zones en travaux.
Ça grimpe et ça grimpe : nous passons dans un épais brouillard un col à 4.070 m puis nous arrivons aux thermes de Papallacta, réputés les plus beaux d’Equateur. Leur réputation n’est pas usurpée et nous profitons longuement des bienfaits de ces eaux chaudes chargées de minéraux.
30 mai 2015.
Il a fait bien frais cette nuit devant l’église de la place du 24 novembre de Papallacta, mais il nous faut toutefois ranger les couvertures : nous n’en aurons pas besoin ce soir. De 3.160 m d’altitude, la route plonge vers le bassin amazonien et nous nous arrêtons au Banana lodge de Misahuali pour la nuit, à quelques 410 m d’altitude.
Il y fait terriblement chaud et humide, mais c’est le prix à payer pour toucher du bout des doigts le rêve amazonien. Le petit village sis au confluent des rivières Misahuali et Napo est livré aux malicieux singes capucins et aux touristes en mal d’aventure à la Mike Horn.
31 mai 2015.
En fait, si c’est le rêve amazonien pour les uns, il s’agit d’un enfer vert pour les autres, nous nous rangeons dans cette dernière catégorie. Histoire de ne pas faire comme tout le monde (agence Teorumi), nous avons pris rendez-vous chez Carlos, guide indépendant de son état, qui arbore une fière moustache et une machette affûtée. Il nous équipe de gilets de sauvetage et de bottes en caoutchouc à l’intérieur desquelles nous remontons nos chaussettes anti-tiques (merci Gabrielle) et, avec nos casquettes vissées sur la caboche, nous sommes parés pour l’aventure. Ou pas.
Après une heure de navigation sur le Rio Napo, le plus long cours d’eau de l’Equateur, qui termine sa course de 1.400 km en se jetant dans l’Amazone près d’Iquitos au Pérou, Carlos nous débarque au milieu de nulle part pour une petite promenade dans la jungle inhospitalière, la vraie selva. C’est là que la machette prend toute son utilité, au même titre que les bottes. Le chemin est difficile (d’ailleurs, est-ce un chemin), il ne faut surtout pas se tenir aux branches, on ne sait jamais ce qu’il y a dessus et il ne faut surtout pas tomber. Ses explications sont passionnantes : cette petite bestiole a été tuée par un champignon, cette araignée fait peur, mais elle n’est pas agressive, et celle-ci qui vient d’attraper une abeille dans sa toile ne va pas la manger tout de suite. Elle va d’abord lui injecter un venin qui va liquéfier l’intérieur de l’insecte et il ne lui restera plus qu’à en sucer le jus. Il ne manque plus que le nid de guêpes quelques mètres plus loin et en quelques minutes, Carlos réussit à nous convaincre : la jungle, très peu pour nous, porfa ramène-nous sur le bateau. Ha ils ont fière allure les citadins en goguette! Enfin sur le bateau qui file à contre-courant, on apprécie l’air presque frais et le spectacle de la jungle. De loin. Nous nous arrêtons ensuite dans un petit village où Maria, mère de 7 enfants, nous sert une infusion et du yuca, sorte de manioc aux allures de pomme de terre, très bon avec la petite sauce piquante qui arrache, purée Catherine pourquoi tu en as versé autant !? Puis, c’est atelier bricolage avec les kets : confection de corde à partir d’une feuille de plante et réalisation de poterie en céramique.
De retour au camping, on est tous d’accord sur une chose : on trace vers les montagnes. On aura ainsi fait le minimum syndical, mais on aura au moins fait l’effort, car pour nous c’en est un, de se frotter à l’enfer vert. La route rejoint Puyo puis monte vers Baños en longeant d’impressionnantes cascades. La ville ne nous séduit pas plus que ça, mais elle constitue une halte stratégique et indispensable avant de monter plus haut en altitude sur le volcan Cotopaxi en venant de l’Amazonie.
1 juin 2015.
Nous quittons Baños et ses écoliers en uniforme sous la pluie mais retrouvons assez vite le soleil dans les hauts plateaux après avoir passé Ambato, grosse bourgade fondée en 1570 mais dont il ne reste que peu de vestiges coloniaux suite au tremblement de terre de 1949.
L’accès principal au parc national du volcan Cotopaxi est aisé, une belle route asphaltée passe par le centre des visiteurs où il faut s’enregistrer et signer une décharge comme quoi on est conscient d’aller sur un site de haute montagne et à proximité d’un volcan et patati et patata. Puis après 7 kilomètres, le beau ruban d’asphalte cède sa place à une piste passable de 4 kilomètres, avec quelques morceaux de tôles ondulées, mais en y allant doucement, ça reste correct.
Correct comme le camping aménagé avec plaine de jeux s’il vous plaît, les enfants n’ont cure de l’altitude qui provoque le soroche (le mal des montagnes) et s’en donnent à cœur joie. Pour nous, l’après-midi est paisible, il faut bien encaisser les deux mille mètres de dénivelés vu que nous sommes à 3.830 m au pied du volcan Cotopaxi. Celui-ci n’attendra que la fin de la journée et le coucher de soleil pour enfin dévoiler son sommet. Je ne résiste alors pas à la tentation d’une petite promenade et si ce n’est quelques chevaux qui broutent paisiblement, nous avons vraiment l’impression d’être seuls au monde.
2 juin 2015.
C’est un épais brouillard qui nous accueille ce matin, signe que le soleil n’est pas près de percer et qu’on va bien se les geler dans le CC.
Après le petit-déjeuner qui nous fera gagner 4 °C (on passe de 7 à 11), nous décidons de lever le camp et de nous installer à l’hacienda San Joaquin près de l’entrée du parc national. Je profite du wifi, bien qu’il soit assez lent, pour m’attaquer à la déclaration d’impôts, comme quoi on est rattrapé par les vicissitudes de notre Noble Belgique même à 10.000 km de Bruxelles. Merci Tax-On-Web.
3 juin 2015.
Aujourd’hui, c’est la dernière journée de répit pour Catherine. Dès demain, elle devra supporter non pas un (moi), ni trois (les kets et moi) mais bien quatre VW mâles (Papy VW débarque pour quinze jours). Envoyez-lui donc vos messages de soutien (à Catherine, pas à Papy). Pour sa peine, aujourd’hui, on reste à l’hacienda qui offre des douches chaudes, à température et débit (presque) constants, elle y passera bien une heure.