8 octobre 2015.
Le réveil n’a pas eu besoin de sonner ce matin, nous étions déjà en route pour le parking de l’aéroport où, en une manœuvre de main de maître, le CC sera stationné pour une semaine dans un mouchoir de poche. Arrivant très tôt pour nous assurer un emplacement, il n’est que 5h30 et nous pouvons donc nous recoucher et patienter, le décollage n’étant prévu qu’à 9h15.
D’ailleurs, nous ne ferons que cela aujourd’hui : patienter. Déjà à l’enregistrement, la couleur était annoncée, avec un décollage retardé de 45 minutes. Pas grave, on a appris à être flexibles, comme vous le savez désormais, et on s’occupe dans le hall des départs. Puis, nous restons plus de deux heures bien installés dans l’avion sur le tarmac avant d’en être finalement évacués : l’appareil nécessite une intervention technique et sera remplacé par un autre. Ça donnera au moins l’occasion aux kets de visiter la cabine de pilotage, un grand moment pour eux (et pour le pilote).
C’est également la chance de se familiariser avec les tarifs démesurés des cafétérias de l’aéroport, proches de ce qu’on trouvera sur l’île, mais nous sommes heureusement dédommagés par la compagnie aérienne LAN qui nous présente au passage ses plus plates excuses. Un nouveau départ est programmé à 16h15, mais les 45 minutes de retard semblent toujours être en vigueur. Bref, on décolle peu après 17h, soit avec huit heures dans les dents. Cela n’entamera en rien notre bonne humeur, car je ne vous l’avais pas encore dit : on va à l’île de Pâques. Si l’on n’est pas tatillon sur les horaires, on ne peut être que satisfait du service offert par la LAN, qui a le monopole pour cette destination : avion Dreamliner avec écrans de divertissement individuels, espace correct pour les grandes jambes et repas bien servi et surtout bien arrosé. L’arrivée sur Rapa Nui, le nom rapa nui de l’île de Pâques, gros rocher volcanique perdu au milieu du Pacifique est magique : l’île ne se dévoile qu’au dernier moment, dans l’immensité de l’océan, à 3.800 kilomètres des côtes chiliennes et à près de 4.100 kilomètres de Tahiti. La terre la plus proche est à 2.000 km, il s’agit de Pitcairn, petit caillou à peine habité. Bref, on a l’impression d’être au bout du Monde, encore un en fait, mais c’est bien normal vu que la terre est ronde.
Nous sommes accueillis avec le traditionnel collier de fleurs (des vraies fleurs en plus, même pas si toc) par Lucia, la patronne des cabañas Hinariru où nous avons réservé huit nuits. Un vieux pick-up chargé de nos 80 kilogrammes de bagages, dont 25 de nourriture et de boissons, nous y conduit. C’est situé juste en face de la piste de l’aéroport, mais comme il n’y a qu’un à deux vols par jour, on ne va pas créer une asbl style Bruxelles Air Libre (c’est pour toi, Bompa) pendant notre séjour. Dans le pire des cas, c’est une navette spatiale qui atterrira en urgence, vu que la piste a été rallongée par la NASA au cas où. La cabane est super : une salle à manger, une chambre pour les jeunes, une chambre pour leurs vieux, une salle de douche, une cuisine et un jardin. Et une terrasse. Et même du wifi correct. Par contre, on est claqués de chez claqués, Princesse range les paquets dans les armoires pendant que je range les kets au lit.
9 octobre 2015.
Excités et impatients comme des gamins, nous partons à pieds à la découverte du village d’Hanga Roa, le chef-lieu de l’île, et surtout à la rencontre de nos premiers « moaï », ces imposantes statues posées sur de vastes estrades, tournant le dos à ce que tout le monde regarde d’habitude : les vagues azurs de l’océan qui se fracassent dans les rochers. Nous sommes juste avant le début de la haute saison, il n’y a pas de pression touristique et le climat nous convient, il fait ni trop chaud, ni trop froid, juste un peu couvert, mais la petite brise finira bien par chasser les nuages. Nous arrivons au port de pêche après vingt bonnes minutes de marche. Ce port est très petit, il accueille juste quelques barques et petits bateaux, on se demande d’ailleurs où accoste le gros navire de ravitaillement qui alimente l’île deux fois par an, tout ici étant importé, sauf quelques rares produits, à dessein alimentaire principalement, qui sont issus de l’agriculture locale. C’est là que nous apercevons notre premier moaï, exception faite de celui dans le jardin de la cabañas (une réplique en terre cuite) et celui exposé au Musée du Cinquantenaire à Bruxelles, donné par les autorités chiliennes suite au passage du Mercator en 1935.
Nous poursuivons la promenade jusqu’à l’office du tourisme où nous recevons des cartes et des informations détaillées. C’est à ce moment que défilent deux groupes d’étudiants d’un collège, déguisés sur le thème de samouraïs pour l’un et de vikings pour l’autre. Puis, passant devant le petit bureau de poste, nous ne dérogerons pas au classique cachet « Rapa Nui » dans nos passeports et je profite de la mappemonde pour retracer notre parcours à nos enfants, qui commencent à manifester de l’intérêt pour l’Asie et l’Océanie. On verra ça plus tard.
Un petit tour dans les épiceries confirme ce qu’on avait lu dans les blogs d’autres voyageurs, et même dans la brochure de l’office du tourisme : il vaut mieux emporter toute la nourriture (et les boissons) possible, ce qu’on n’a pas manqué de faire. Non seulement, on ne trouve pas tout mais encore les prix pratiqués varient du simple au triple de ceux habituellement appliqués sur le continent, alors au train où se vident les bouteilles, il valait mieux être prévoyant. C’est en solo que je repars jusqu’à l’Ahu Vinapu, dont l’assemblage des pierres fait penser à certains sites incas du Pérou, ce qui alimente la théorie qui suggère que les premiers Pascuans sont originaire d’Amérique du Sud, ou ont entretenu des liens avec le continent. Pourtant, la théorie la plus répandue quant à l’origine du peuplement de l’île veut que les premiers habitants soient venus par bateau depuis les îles Marquises (salut Jacques) il y a plus de 1500 ans, et donc d’origine polynésienne.
10 octobre 2015.
Ce matin, c’est pancakes au menu et moaï au programme. Notre cabane étant située face à la piste de l’aéroport, il nous faut traverser tout le village pour arriver au site de l’Ahu Tahaï, célèbre pour ses couchers de soleil. L’ahu est un complexe cérémonial composé généralement d’une plate-forme surmontée d’un moaï, la statue. D’autres constructions complètent parfois l’ensemble. L’Ahu Tahaï, très proche de l’océan, comporte trois plateformes qui accueillent des moaï, cinq pour la plus grande. Les deux autres hébergent des moaï solitaires, dont le Ko Te Riku, coiffé de son couvre-chef rouge et orné de ses grands yeux blancs. Nous y passons un long moment à admirer le site, subjugués par la beauté des lieux (et par nos kets qui courent dans tous les sens, jusqu’à épuisement).
Le musée anthropologique Englert est tout proche, nous y passons un long moment. Peu de pièces sont exposées et ce sont surtout les panneaux d’information qui retiennent notre attention pendant que les kets jouent dans le jardin du musée. Il faudra donc leur expliquer après qu’à ce jour, 887 moaï ont été recensés, la plupart ayant été taillés dans la roche volcanique de la carrière du volcan Rano Raraku, où 397 statues inachevées résident encore, à différents stades d’achèvement, ce qui a permis aux archéologues de mieux en comprendre le processus d’élaboration. Seuls un tiers des moaï recensés, soit 288, avaient été érigés sur leur socle, mais beaucoup furent renversés pendant les guerres qui opposèrent les nombreux clans de l’île, ces derniers voulant mettre à terre les symboles de force et de puissance de chaque rival, une sorte de Stratego géant en quelque sorte.
Par ailleurs, bon nombre de moaï étaient en route vers leur ahu mais le l’atteignirent jamais : 97 spécimens ont été retrouvés disséminés ci et là sur l’île, aucune explication plausible n’est fournie à ce sujet. Pourquoi ouvrager une statue monumentale (chaque pièce mesure 4 mètres de haut en moyenne, pour 12 tonnes et 6 mètres cubes), si c’est pour l’abandonner en cours de route ? Tant qu’on est dans les chiffres, sachez que le plus grand moaï jamais taillé est « El Gigante » (bien sûr), et qu’il mesure 21,6 m. Son poids est estimé à 170 tonnes, et c’est sans doute la raison pour laquelle il n’a jamais quitté la carrière, alors que le plus grand moaï érigé est le « Paro », il atteint 9,8 m sous la toise et pèse tout de même 74 tonnes. Là-dessus, il fait faim, on rentre à la cabane et on se repose l’après-midi. Le ciel étant bien dégagé, je repars admirer le coucher de soleil sur l’Ahu Tahai, le rendez-vous des photographes amateurs en fin de journée.
11 octobre 2015.
Nous avons visité à pieds une partie de ce qu’on pouvait, il est à présent temps d’aller jeter un œil à l’autre bout de l’île, triangle dont la base fait environ 23 kilomètres pour une hauteur de 15 kilomètres et totalisant donc 166 kilomètres carrés, soit quasi autant que les 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale. On ne veut rien louper de l’île dont on pourrait faire le tour en une journée, mais je négocie quatre jours de location avec Lucia, la sympathique gérante de notre cabane.
Je prends possession du véhicule, une Suzuki Vitara, et pars directement en escapade avec le prétexte de faire le plein. Seul Alexis se dévoue pour accompagner son Papa, il aura ainsi droit au spectacle des puissantes vagues qui se fracassent contre les rochers de la grotte de lave Ana Kai Tangata où se découvrent encore quelques peintures rupestres d’oiseaux, mais plus pour longtemps à mon avis. Avant de rentrer, nous montons au mirador du volcan Rano Kau, pour la vue sur la partie Sud de l’île. Au fond du cratère, les eaux d’un lac de dessinent, entrecoupées de roseaux qui, avec les nombreux plans d’eau, forment un véritable patchwork coloré. Après le dîner, nous repartons, au complet cette fois, pour longer la côte Sud. Il y a de nombreux sites, qu’on devine parfois parce qu’ils ne sont protégés que d’une simple barrière, sans autre indication. Nous nous arrêtons à l’Ahu Hanga Te’e dont les huit moaï mordent aujourd’hui la poussière, alors qu’ils étaient encore debout lors du débarquement du navigateur James Cook (bon, ok c’était en 1774) et un peu plus loin à l’Ahu Aka Hanga qui abritait également des habitations.
Le meilleur reste à venir : le Rano Raraku, l’Ahu Tongariki et la plage d’Anakena. Le Rano Raraku est le volcan qui fit office de carrière pour la quasi-totalité des moaï de l’île et qui ont donc, pour certains, parcourus une vingtaine de kilomètres pour arriver sur leur ahu de destination. Et tout ça pour finir la gueule en terre finalement, pour la plupart d’entre eux ! C’est donc cette roche de tuf et de cendres volcaniques que l’on trouve sur les pentes du volcan qui servit de matériau de base pour les moaï, alors que bon nombre d’entre eux sont restés sur les flancs du volcan, tel le Gigante de plus de 21 mètres.
C’est ici que nous croisons des jeunes tourtereaux en lune de miel. Je nous revois encore, ma tendre et moi, en voyage de noces aux Antilles. C’était il y a une éternité, ils ne savent pas encore ce qui les attend. Nous les retrouvons un peu plus loin, devant l’Ahu Tongariki, dont les quinze (oui, oui, quinze !) moaï ont été redressés grâce à l’intervention d’un mécène japonais. Le site est carrément impressionnant, rien que l’ahu compte déjà 200 mètres de long.
Le tout est complété par quelques pétroglyphes dont n’ont cure les kets : on les a fait lambiner toute la journée et ils n’ont qu’une idée en tête, rejoindre la plage d’Anakena. C’est la plus belle plage de l’île, et franchement une des plus belles plages qu’il m’ait été donné de fouler, avec celles des îles Grenadines (oui, je sais, quel dikkenek). L’eau est fraîche et les garçons ne font qu’y tremper leurs gambettes, mais il n’en faut pas plus pour qu’ils soient au comble du bonheur.
Un petit château de sable plus tard, nous revoici à l’Ahu Tahai pour le traditionnel coucher de soleil. On a, je crois, une chance folle avec le temps. Pour le moment, on n’a essuyé qu’une grosse drache alors que le soleil et le ciel bleu sont de la partie, ornés de quelques nuages. Frais la nuit, un peu venteux le jour, cette météo nous convient parfaitement.
12 octobre 2015.
Grasse matinée ce matin, le coq du voisin n’a chanté que deux fois au lieu de trois. Après le petit-déj, les kets jouent, Catherine prépare du pain (oui c’est vrai, ma femme est merveilleuse, j’aurais dû l’épouser) et je peaufine le carnet de route. On décolle finalement, direction la carrière de Puna Pau, où furent taillés les fameux pukao, ces chapeaux de scories volcaniques rouges qui coiffaient jadis les moaï. Comme les chapeaux perdaient trente pourcent de leur volume lors du transport, par abrasion, ils n’étaient taillés que grossièrement à la carrière puis retaillés avant de coiffer un moaï.
Nous poursuivons vers l’Ahu Akivi, dont les sept moaï font face à la mer, bien qu’assez distants de celle-ci. L’avantage de la petite Suzuki que nous avons louée, c’est qu’elle passe partout, beaucoup mieux donc que le motorhome qui, je l’espère, repose intact à côté de l’aéroport de Santiago, à près de 3.800 kilomètres d’ici. C’est donc sans sourciller que nous nous engageons sur la piste qui mène à la grotte Ana Te Pahu, un long tunnel de lave qui fut habité jusqu’en 1938.
L’après-midi, nous montons au village cérémonial d’Orongo à la pointe Sud de l’île. C’est là, en haut de ces falaises qui dominent l’océan, que se tramait chaque année le rituel de l’homme-oiseau. Chaque clan désignait son poulain pour une épreuve à faire pâlir les participants à Fort Boyard (sorry Anouk) : ils devaient braver les vagues en nageant jusqu’à un rocher émergeant, escalader l’à-pic et y récolter un œuf de sterne, puis l’attacher (l’œuf, pas la sterne) sur le front comme une lampe frontale (et ça, sans duct tape) pour revenir sur l’île et escalader la falaise jusqu’au village d’Orongo où patientaient les G.O. dans les cahutes en pierre. Le grand vainqueur donnait à son clan le droit de diriger le reste des insulaires. C’est quand les prochaines élections chez nous, tout ça m’a donné une bonne idée…
13 octobre 2015.
Il fait couvert et venteux ce matin, mais cela ne nous empêchera pas de gravir le point culminant de l’île : le volcan Tere Vaka. Agréable promenade d’une dizaine de kilomètres aller-retour, depuis l’Ahu Akivi. Nous montons sur les pentes des petits volcans, l’île en compte une septantaine, dont trois majeurs : le Rano Kau que nous avons vu de près hier, le Poike et le Tere Vaka, plus jeune et plus haut. Il n’y a aucune indication et je me repère au GPS dans les vastes prairies où paissent les chevaux sauvages.
Nous ne resterons pas longtemps au sommet (GPS : -27.086239, -109.380424) qui est battu par un vent à décorner les bœufs, à côté du cratère. Tout autour de nous, l’océan Pacifique encercle l’île à perte de vue, quel étrange sentiment que de s’y retrouver, à 519 mètres d’altitude, sans aucun obstacle à l’horizon. Les kets ont bien marché, la ballade compte dix kilomètres aller-retour mine de rien, alors ils ont bien mérité d’aller jouer dans le sable : nous retournons à Anakena, la belle plage de sable fin, dominée par quelques moaï.
En chemin de retour à la cabane, nous faisons le détour par l’Ahu Tongariki, que nous avions déjà vu, mais qui offre d’autres couleurs avec la luminosité de fin de journée. Un peu plus loin, c’est simplement le spectacle des puissantes vagues qui nous fascine.
Tout est prétexte à s’arrêter au bord de la route pour prendre le temps de graver à jamais ces moments merveilleux dans notre mémoire et celle des garçons. Puissent-ils d’ailleurs un jour réaliser la chance inouïe qu’on leur a imposée, tels des despotes (éclairés), de vivre un tel voyage. Je ne résiste pas au coucher de soleil devant l’Ahu Tahai, mais j’y vais seul, les kets surveillent leur mère qui est épuisée de sa longue journée.
14 octobre 2015.
Nous nous promenons ce matin le long de la côte Ouest, déchiquetée par les coulées de lave et battue par les vents. Plus sauvage, elle abrite quelques grottes dans lesquelles nous ne nous aventurons pas.
Puis, nous repassons au musée Englert, Alexis ayant enfin compris l’intérêt de voir les explications didactiques sur les moaï. Mon fils aîné n’est pas convaincu par la théorie des extraterrestres, mais il a bien compris que ces moaï représentaient un symbole de la force et de l’organisation des clans qui peuplaient l’île, raison pour laquelle ils étaient mis à terre lors des guerres qui divisaient les clans. Nous remontons ensuite au mirador du volcan Rano Kao, juste parce que la vue y est magnifique et que le cratère est tout simplement parfait. En fin d’après-midi, après une petite sieste, rebelote c’est la plage d’Anakena, elle est vraiment trop belle et ça fait vraiment trop plaisir aux kets.
En plus, je ne voulais pas quitter l’île sans me baigner pour de bon dans l’océan, et même y tremper les kets de la tête aux pieds. Au menu ce soir, ma merveilleuse femme (j’aurai vraiment dû l’épouser) prépare une pizza avec la levure que les Castagna avaient achetée au Mexique et qu’ils nous avaient solennellement confiée en Équateur !
Dernier soir avec la voiture, on rend la clé demain midi, on va donc en famille au coucher de soleil et cette fois, j’arrive même à ne pas dégainer mon appareil photographique et je me contente de contempler le spectacle en répondant patiemment aux questions parfois saugrenues d’Alexis.
15 octobre 2015.
Le coq du voisin nous offre un réveil matinal, merci à lui, ça nous permet de profiter encore quelques heures de la voiture et des sites qu’on ne se lasse pas de visiter et de revoir, comme ça juste pour le plaisir. Ainsi au programme de ce matin : la carrière de Puna Pau (pukuo, les fameux chapeaux qui ne manquèrent pas d’inspirer Monsieur Loti – Pierre, pas Helmut – en 1872 : « Leurs coiffures, qui étaient des espèces de turbans, en une lave différente et d’un rouge de sanguine, ont roulé çà et là, aux instants des chutes et l’on dirait de monstrueuses pierres meulières »), l’Ahu Akiri (les sept moaï qui regardent l’océan), les vagues puissantes sur les rochers et le petit port tranquille.
Voilà, c’est déjà l’heure de rendre la voiture, on aura roulé 270 kilomètres avec mine de rien sur cette si petite île. L’après-midi, on donne quartier libre aux kets qui l’ont bien mérité. Je trie les photos et organise les sauvegardes : sur PC, sur disque dur externe et sur clé USB, cette dernière ne me quitte jamais car à ce stade du voyage, elle vaut de l’or vu toutes les photos qu’elle contient. Je ne me suis pas encore converti aux clouds qui de toute façon, nécessitent une bonne connexion à Internet pour l’upload.
16 octobre 2015.
Quelques grosses averses ce matin nous contraignent à rester à la cabane, mais c’est sans rancune vu que nous avons été très gâtés par la météo durant notre séjour qui se termine aujourd’hui, pour le plus grand bonheur des garçons qui n’ont qu’une idée en tête : prendre l’avion pour faire une orgie de dessins animés sur leur écran individuel. Bien sûr, on les éteint tout de même pendant les repas (les écrans, hein, pas les kets), c’est que nous avons des principes.
L’avion respecte l’horaire cette fois et c’est avec un pincement au cœur que nous quittons l’île, qui sera pour nous un moment fort du voyage. Atterrissant de nuit à Santiago, les kets sont crevés et je trace avec les bagages jusqu’à motorhome, l’estomac un peu noué. Ouf, il est intact, il démarre au quart de tour, le frigo aussi, et nous roulons quelques kilomètres jusqu’à la première Copec qui achève de nous faire atterrir.