Qui : Nicolas et Catherine (Trésor et Princesse)
Quand : juillet 2005
Comment : vol sec et sac à dos, transports locaux
Quoi : Compilation des mails envoyés à la famille et aux amis pendant le voyage
21/06/2005 : Princesse et Trésor en Chine (1) : Jour J moins 4
Bonjour à tous,
Pour ceux qui ne le savaient pas encore, vous voilà informés : nous partons, Catherine et moi, pour 4 semaines de voyage en Chine.
Départ le samedi 25 juin 2005, retour le dimanche 24 juillet 2005 en fin de journée.
L’itinéraire prévisionnel est :
Pékin – Pingyao – Xian – Chengdu – Chongqing – Luoyang – Chengde – Pékin
Cet itinéraire dépendra évidemment des conditions locales.
Nous avons juste réservé le billet d’avion aller-retour (Bruxelles-Pékin via Londres) sur British Airways. Le reste, hôtels et déplacements (essentiellement en train), sera réservé et arrangé sur place.
Nous vous donnerons de nos nouvelles aussi régulièrement que nous le permettra la présence de cybercafé locale.
Merci de nous signaler s’il faut retirer, ajouter ou changer des adresses à la mailing-list.
Bisous à tous,
Nico.
26/06/2005 : Princesse et Trésor en Chine (2) : PEKIN
Bonjour à tous,
L’avion Bruxelles – Londres avait 35 minutes de retard, mais comme le pilote a bien roulé, on est arrivé à temps pour l’avion Londres – Pékin qui lui aussi a décollé avec 35 minutes de retard, mais on est quand même bien arrivé à Pékin à 3h30 pour vous, soit 9h30 ici. A l’avenir, on parlera toujours en heure de Chine (heure belge = heure de Chine – 6 h).
On a pris un bus jusque qu’à la gare de Pékin-Ouest (presque aussi grande que l’aéroport de Zaventem!), là on a réservé et payé nos tickets de train pour la prochaine étape : on part demain soir à 19h43 pour la petite ville de Pingyao, classée par l’Unesco, arrivée prévue à 6h53, train couchette première classe (je me suis trompé avec la deuxième, mais je crois qu’on ne le regrettera pas – Princesse sûrement pas!)
De la gare, on a pris un taxi jusqu’à l’hôtel de jeunesse qui était fermé depuis 3 ans, on est parti pour une autre auberge de jeunesse grand luxe : chambre pour deux, airco, wc et douche chaude.
Maintenant, il est 15h45, on a la dalle alors on va manger quelque chose puis, on va visiter un peu le quartier de la place Tian An Men (à coté de l’hôtel), qui est IMMENSE, on l’a traversée avec le taxi. Les rues/boulevards sont gigantesques, et il y a plein de buildings.
Demain, on visite la Cité Interdite et le soir on prend le train.
Tout va bien, les Chinois sont très gentils et patients même si on n’y comprend pas grand-chose. Il fait beau, pas trop chaud.
Bisous à tous et à bientôt pour la suite de nos aventures.
Nico, sino-reporter et sa Princesse.
28/06/2005 : Princesse et Trésor en Chine (3) : PINGYAO
Bonjour tout le monde,
Après vous avoir écrit ce dimanche, nous avons parcouru le quartier de la place Tian An Men, puis nous avons mangé dans un resto, en choisissant des plats au hasard de la carte et arrosé de bière qui a eu son petit effet soporifique : on s’est endormi à 19 h (13h pour vous), puis on s’est réveillé à minuit (jet-lag oblige) pour enfin dormir jusqu’a 10h!
Après cette longue nuit de sommeil, nous nous sommes attaqués à la Cité Interdite, qui ne l’est plus vu qu’il nous a suffi de payer quelques yuans pour y rentrer. Apres 4 heures de marche/visite dans ces palais aux noms les plus évocateurs les uns que les autres (Palais de l’Harmonie Universelle, Palais de la Jouissance et de la Longévité – tout un programme !), nous sommes montés sur une colline artificielle de 45,6 m, construite avec les déblais des douves de la Cité Interdite.
Du haut de cette colline, on peut embrasser d’un seul regard les 1600×900 m de la Cité Interdite, avec la place Tian An Men dans son prolongement. On a aussi un fameux panorama sur toute la ville.
De là, on est parti manger dans un petit resto chinois (étonnant, hein!) très bon et très épicé pour vous donner une idée du coût de la vie : bière + coca + plat 1 + plat 2 + 2 bols de riz = quelques euros. De là, on a pris un cyclo-pousse jusqu’à la place Tian An Men, que nous avons mis 15 min à traverser (elle peut contenir 1.000.000 de personnes – les Chinois ne sont pas gros mais quand même vous imaginez la taille de cette place!).
Puis, on est repassé à l’hôtel prendre nos sacs, on a pris le métro qui est bien indiqué, propre et efficace jusqu’à la gare ferroviaire Ouest. Le train, ponctuel, est parti à 19h43. La première classe valait le coup, avec draps propres eau chaude pour le thé ou les nouilles et airco. Ça n’empêche qu’on a super mal dormi (la banquette devait faire 1,80 m maximum). L’hôtesse est venue nous prévenir lorsque nous sommes arrivés à Pingyao, à 6h53 pile, à 616 km au Sud-Ouest de Pékin.
Alors, Pingyao, c’est petit, ça pue, c’est sale et il pleut. Pourtant, ça a son charme. C’est comme Beijing (Pékin) : pas très exotique, mais c’est une ville qui se mérite.
En fait, Beijing, c’est un peu comme Berlin (pour ceux qui connaissent) : pas très beau, mais en plus grand, beaucoup plus grand.
Donc, à Pingyao, on a déniché un hôtel très correct, avec airco et douche chaude. Princesse a fait la lessive et puis on est parti prendre un premier petit-déjeuner tellement dégeu (mais vraiment immonde!) qu’on s’est arrêté dans un hôtel où il y avait des touristes Néo-zélandais, on leur a demandé ce qu’ils avaient commandé et on a pris pareil (toast beurre+confiture et crêpes = mmmmmmmh).
Et là, vu qu’il pleut, on a le temps de vous écrire une tartine!
Après, visite de la plus veille banque du pays, visite des remparts et d’un monastère pas trop loin. Départ demain soir avec de nouveau un train de nuit si l’hôtel nous trouve des billets de train jusqu’à Xian (c’est là qu’il y a les fameux soldats en terre cuite)
Gros bisous à tous,
Nico – Catherine.
01/07/2005 : Princesse et Trésor en Chine (4) : XIAN
Bonjour,
Tout compte fait, cette petite ville de Pingyao (40.000 habitants) n’était quand même pas si mal avec un peu de soleil! Ici, à Xian, autre petite ville chinoise de quelques 7.000.000 habitants, c’est un autre gabarit.
Le voyage en train Pingyao-Xian c’est bien passé, mais il faisait très chaud et nous n’avons pu dormir que quelques heures dans ce train folklorique où les Chinois mangent, boivent, éructent, fument, et même pètent (on était cette fois en deuxième classe)! On était content d’en sortir à Xian, après 11 h de rail pour 593 km.
A Xian, on s’est trouvé un hôtel confortable et après la douche, on est parti visiter le fameux site de l’armée des soldats en terre cuite. C’était moins impressionnant que prévu, mais pas mal quand même. On a fait plein de photo malgré l’interdiction. L’après-midi, on a visité le centre ville et la Tour de la Cloche (je ne parle pas de Princesse!), très joli avec plein de cerfs-volant sur la place.
Ce matin, on a visité les remparts de la ville et fait quelques achats pour passer la nuit dans le train (17h-10h de Xian à Chengdu pour 842 km).
Bisous à tous,
Nico et Princesse au pays du Lotus Bleu.
02/07/2005 : Princesse et Trésor en Chine (5) : CHENGDU
Bonjour,
Nous voici à Chengdu, grosse ville de quelque 10 millions d’âmes. Nous sommes arrivés après 16h de train, pour parcourir 842 km. Cette fois, vu la longueur du trajet, on a opté pour des couchettes molles, correspondant à la première classe : compartiments fermés et air-conditionnés de 4 couchettes avec des draps propres.
Nous devons avouer qu’à Xian, on en avait ras-le-bol (-de riz!) de bouffer chinois, alors on s’est offert un bon Mac-Donald, ce qui fait qu’on est un peu débridé maintenant! Aussi, on s’est fait prendre en photo à plusieurs reprises par des touristes chinois, comme si on était une réelle attraction touristique à part entière.
Ici, à Chengdu, il pleut des cordes depuis quelques heures. Heureusement, on a eu le temps de visiter le zoo et d’y voir de beaux pandas géants. Nous sommes maintenant réfugiés dans une guest-house typiquement « routards », remplie d’étrangers comme nous.
Demain, nous partons pour Songpan, petite ville à 2.800 m d’altitude, à 8h de route au Nord de Chengdu. Comme il s’agit d’un bled, ne vous étonnez pas de ne pas avoir de nos nouvelles pendant une bonne semaine.
Merci à ceux qui nous ont répondu.
Gros bisous,
Nico et Catherine, débridés grâce au Mc Do
PS : Qui a gagné la finale NBA? Où en est Kim Clijsters? Quelle est la ville des JO 2012?
04/07/2005 : Princesse et Trésor en Chine (6) : SONGPAN
Bonjour tout le monde,
D’abord, merci d’avoir donné les infos sportives. Au fait, j’avais oublié une question fondamentale : que se passe-t-il à Ti Kern, dans le troisième épisode de la série de l’été sur TF1???
Bon à part ça, nous sommes arrivés à Songpan, à quelque 335 km au nord de Chengdu qui est la capitale de la province du Sichuan (province de la taille de l’Espagne environ). Le trajet fut assez épique (10h de route) à cause de la route en mauvais état et du fait qu’on était tous les deux malades, mais pas de la même manière, je vous passe les détails.
Songpan n’est pas si bled que ça, vu qu’on y a trouvé internet. C’est plutôt même une petite ville sympathique de montagne, avec une belle végétation luxuriante, un peu comme dans les Alpes, mais avec des Chinois à la place des Français. Aujourd’hui lundi 4 juillet 2005, on s’est offert une journée sabbatique pour nous remettre de nos émotions de la veille. On a trouvé un hôtel très confortable, ainsi qu’un petit resto sympa où je viens d’engloutir une pizza, très bonne (on n’avait rien mangé hier).
Ce matin, Emma (la tenancière de l’établissement où on a pris le petit déjeuner) était déjà au courant que deux étrangers (nous) étaient arrivés malades la veille, les nouvelles vont vite ici !
Cet après-midi, Catherine se repose encore pour être en super forme pour demain, parce qu’on part pour 4 jours de randonnée à cheval! Moi qui pensais ne plus jamais monter sur un cheval de ma vie (la dernière fois, c’était en Egypte avec Caro, il y a déjà 8 ans). Au programme de la rando : un peu à pieds, un peu à dos de canasson et une altitude maximale d’environ 4.300 m (je vérifierai ça avec mon canif-altimètre, merci Papa!).
Alors voilà, ça fait plus d’une semaine qu’on est là et tout se passe bien, il ne fait pas si chaud qu’on croyait et les Chinois parlent (en tout cas sur nos sentiers touristiques) pas trop mal anglais. Le pire, en fait, c’est pour la nourriture. Quand on n’a pas de carte sous-titrée en anglais, on risque de prendre, entre autre : du chien (mais ça c’est un classique), mais aussi des oreilles de chat ou même du pénis de taureau: très peu pour nous!
Bon voila, à dans 5 jours si tout va bien, gros bisous a tous.
PS :
* on évitera aussi de manger la tortue je-ne-sais-quoi – on a d’ailleurs déjà évité l’alcool dans lequel trempait une tortue (morte, on s’en doute) ;
* pour ceux qui veulent une carte mémoire, il faut bien préciser quel type (memory stick, flash, autre) ;
* merde, le trek à cheval, ça va être chiant, je viens de croiser un roast-beef qui s’est inscrit avec nous, il a l’air du genre Barry White, le roi de la saoule !
08/07/2005 : Princesse et Trésor en Chine (7) : SONGPAN – 2
Bonjour tout le monde,
Tout d’abord, merci pour vos nombreux messages, souvent drôles, qui nous font bien plaisir.
Nous voici de retour après nos quatre jours de « horse trek ».
* Jour 1 : Il pleuvait, ce n’était pas très comique, mais on était bien protégé et la matinée a vite passé, le premier campement était à 4h de cheval de Songpan (à une altitude de 3.400 m). Alors, ce campement (et les autres aussi d’ailleurs) c’était spartiate : cuisine au feu de bois sous une bâche en guise de tente, et pour faire dodo : selle de cheval pour oreiller et je-ne-sais-pas-quoi comme matelas, mais pas confort du tout, la tente-chambre n’était qu’une toile tendue… Les sanitaires, vous l’imaginez, étaient partout autour de nous. La nuit, seul le bruit du ruisseau et les cloches des chevaux qui broutaient (oui, oui, des chevaux, pas des vaches).
* Jour 2 : Après une petite nuit, des beignets au petit-déjeuner, une toilette rapide dans le ruisseau, nous repartons à cheval et pouvons jouir pleinement des paysages de montagne. En chemin, on s’arrête dans le dernier bled de la vallée et j’y achète des cigarettes et une bouteille d’alcool local à l’intention des guides. Puis nous repartons et je vois Catherine faire un écart du groupe, suivie de près par son guide. Mais, son cheval s’emballe et part au galop. Le temps pour moi d’arrêter mon cheval que je vois celui de Catherine sans sa fière cavalière. N’écoutant que mon cœur, je mets pied a terre et je vole à son secours et la retrouve en pleurs, mais plus de peur que de mal. Je lui cède gracieusement mon canasson et me charge de sa rosse. Le reste de la promenade se passe sans encombre et nous arrivons au campement 2 à une altitude de 3700 m où nous profitons quelque peu du soleil et du paysage dévoilant une montagne au sommet enneigé.
* Jour 3 : La nuit fut bien frisquette (8 °C) et le réveil courbaturé. Notre Champion du Monde (le roast-beef dont je vous avais parlé) a passé la nuit dans la cuisine (près du feu de bois), car avec sa bonne tête de vainqueur, il s’est risqué à l’alcool local, et ce blanc-bec n’a pas tenu là-contre, l’altitude aidant. Pour le petit-déjeuner, les guides nous ont préparé du pain cuit dans une casserole sur le feu de bois! Puis, nous partons avec les chevaux pour voir cette fameuse ICE MOUNTAIN. Apres une heure d’ascension assez raide (l’avantage avec les chevaux, c’est que comme ils ont quatre jambes, il y en a toujours au moins trois au sol quand il est au pas, donc moins de risque de tomber sur ces petits sentiers vertigineux de montagne), nous arrivons à 4.150 m, il fait pas très chaud et en effet, on voit la montagne (faiblement) enneigée, puis, plus rien car le brouillard vient de nous envahir. Toutefois, n’écoutant que ma hardiesse, je continue l’ascension à pieds, avec le guide et notre champion du monde qui s’est plus ou moins remis d’avoir tout remis. Nous atteignons 4.350 m sans encombre, puis comme il commence à pleuvoir, nous redescendons retrouver Catherine. Retour au campement à pieds, la descente à cheval étant trop périlleuse.
* Jour 4 : Ayant passé le reste de l’après-midi du jour 3 au coin du feu, et ne nous étant pas lavés depuis trois jours, nous dégageons une sacrée odeur de jambon fumé, avec des relents de cheval… Nous partons à l’aube car il faut rejoindre Songpan aujourd’hui. Apres un parcours de 6 heures de cheval, nous arrivons enfin en ville, faisons nos adieux au groupe et aux guides (un guide par personne, quel service !) et fonçons à l’hôtel pour nous doucher. Quel bonheur que d’enlever ses fringues crottées de boue, et de se mouiller sous la douche chaude, de se savonner, et pas de se rincer car pouf, plus d’eau! Pour finir, je me rince plus ou moins avec l’eau chaude du thé (en Chine, dans tous les hôtels, la fille d’étage amène de l’eau chaude pour du thé dans un thermos). Après ça, j’amène le linge à laver à l’épicerie du coin qui sort sa machine à même le trottoir et me rend le linge propre une heure après. Le must après notre retour : un massage tibétain de 3/4 h, on l’a senti passer, mais ça fait du bien.
Alors, voilà, le bilan de notre trek est assez positif : Catherine (devenue bonne bûcheronne) n’est tombée de cheval qu’une seule fois (et bien plus à pieds), nous avons vécu comme des hommes des bois pendant quatre jours, et le retour à la civilisation est assez dur!
Demain : départ à 7h du matin pour les 10h de route pour le retour a Chengdu.
Nico et Catherine, ex-hommes des montagnes.
10/07/2005 : Princesse et Trésor en Chine (8) : EMEI SHAN
Salut,
Alors, après une bonne nuit de sommeil à Songpan, nous avons pris le bus de 7h du matin pour Chengdu. Dans le bus, comme petit déjeuner, une Chinoise s’est ouvert un sachet de viande séchée dégageant une forte odeur de Wiskas, et après deux heures de route, le bus a fait sa pause (et nous avec) pour arroser ses freins et ses pneus qui chauffaient trop (descente oblige), mais tout ça n’a pas altéré notre santé de fer, à l’épreuve de tout à présent.
Huit heures plus tard, nous arrivons à Chengdu, ou nous avons visité le Parc du Peuple et donné à manger aux poissons. Nous avons donné à manger à nous même aussi, au Mac Donald du coin.
Puis, gros dodo et ce matin, trois heures de bus jusqu’à Emei, ville de départ pour une randonnée de trois jours sur la montagne Emei, une des quatre montagnes sacrées du bouddhisme de l’Empire du Milieu (contre-attaque!).
Tout va bien, on a même réussi à avaler un vrai repas de chinois ce midi (arrosé de bière) et là, on va se mettre en route. Altitude maximum de 3.000 m, et on va dormir dans des monastères si tout va bien.
Gros bisous,
Nico et Catherine, moines pèlerins du Mac Do.
12/07/2005 : Princesse et Trésor en Chine (9) : LESHAN
Bonjour,
La randonnée sur l’Emei Shan :
* Jour 1 (dimanche) : après vous avoir donné de nos nouvelles, nous avons pris un bus qui nous a fait gagner environ 3h de marche, comme il était déjà tard. Nous avons commencé la randonnée vers 17h, à une altitude de 750 m. Après une bonne heure de grimpette, nous arrivons au temple Wannian Si (altitude de 1.020 m), que nous visitons. On peut y admirer non seulement le paysage, mais aussi un énorme éléphant surmonté d’un bouddha doré, le tout pesant 62 tonnes (on n’a pas vérifié!). On pouvait dormir là, mais c’était un peu trop « touriste » pour un monastère (réception chek-in, restaurant, douches etc.), alors on est reparti vaillamment pour le temple suivant. Après plus d’une heure de montée (avec des marches, des marches et encore des marches), nous arrivons au temple de Xining Si (altitude de 1.430 m), vers 20 h, à la tombée de la nuit. Nous y prenons une chambre spartiate, mais convenable (deux lits durs, des draps, des bassines d’eau chaude pour se laver et même de l’électricité, et le repas végétarien inclus). D’après le registre, nous étions les seuls étrangers à loger là depuis plusieurs années. En attendant le repas, j’ai joué au tennis de table avec le moine bouddhiste responsable du temple! Vers 22h, gros dodo.
* Jour 2 (lundi) : Réveil à l’aube avec le ding-dong du monastère, on se prépare et on se met en route à 7h30, la journée sera très, très, très longue. On s’arrête toutes les dix minutes car Princesse doit reprendre son souffle. Enfin, ça m’arrange bien aussi car je transpire un maximum et comme ça, j’ai le temps de profiter du paysage. Vers 2.000 m d’altitude, on passe le temple de Huyan Si, avec son bel étang et les singes prêts à nous sauter dessus pour nous chipper de la nourriture. Des touristes chinois sont assez cons pour leur donner une sucette (sans enlever le papier, no comment). En chemin, on s’arrête pour se nourrir de nouilles avec de l’œuf, plat qui nous convient mais dont on se lasse déjà. Nous croisons de nombreux chinois, très peu de touristes occidentaux (trois en tout sur 7h de marche!). Parmi les Chinois, quelques touristes, mais aussi de nombreux pèlerins, souvent âgés. Nous arrivons au téléphérique de Jiling Terrasse (2.500 m), et je laisse Princesse qui l’a bien mérité prendre le téléphérique pour monter les 500 m de dénivelé en cinq minutes. Moi, enfin délaissé de mon boulet, je mets les bouchées doubles pour les monter à pieds, comme les vrais, et j’y parviens en 45 minutes. Nous nous retrouvons en haut et terminons la montée jusqu’au temple de Jinding Si qui culmine à 3.077 m, là encore, on peut observer des pèlerins se prosternant devant des Bouddhas dorés. On peut également profiter du superbe panorama qui donne sur les montagnes et la vallée, 2.500 m plus bas. Nous prenons un hôtel sur place, pas fameux, mais le matelas chauffant a vite fait de convaincre Catherine, et pas cher payé vu que j’y ai explosé un thermos, que même tout le personnel courrait dans tous les sens en criant : ils n’avaient pas l’air content.
* Jour 3 (mardi) : Réveil au lever du soleil, Princesse dort encore, mais je me lève pour admirer le spectacle, parmi tous les Chinois en pleine excitation et qui posent pour prendre des photos. Je rejoins la belle au matelas chauffant dormant et nous partons vers 8h15, pour nous retrouver à la station des bus de Jiling Terrasse 500 m plus bas. En deux heures de bus, nous rejoignons Emei où nous mangeons et reprenons un bus pour Leshan, où nous arrivons à 13h30. On se prend là un hôtel confortable avec baignoire (quel régal). Petite excursion en bateau pour admirer le Bouddha géant 70 m de haut (le plus grand du monde), puis on va faire un tour en ville et essayer de se trouver quelque chose de comestible.
Demain : départ le matin en bus pour Chongqing, grosse bourgade sise au bord du Yang Tse, point de départ pour une croisière de 2-3 jours à travers les Trois Gorges, inondées d’ici peu suite à la construction du barrage du même nom.
Pour terminer, je tiens à saluer l’analyse critique et historique de Princesse devant un vase Ming de plus de 2,2 m de haut : « Pff, de toutes façons, on ne sait même pas mettre de fleurs dedans : il est trop grand ». Je vous laisse méditer cette réflexion riche de sens.
Nico et Catherine, Bouddha-non-contemplatifs
16/07/2005 : Princesse et Trésor en Chine (10) : YICHANG
Bonjour,
Après notre dernier message (9 – LESHAN), nous sommes partis avec un bus des transports urbains locaux dans le but de trouver une place animée avec une fontaine de 27 m de haut, renseignée dans le Lonely Planet (Guide). D’abord, on s’est trompé de direction, ensuite j’ai confondu les mots « porte » et « place » en chinois, ce qui fait qu’on s’est bien paumé et qu’on est rentré broucouille, comme on dit en chinois. A propos des bus locaux dans les villes : on y est toujours les seuls touristes, on ne s’est planté qu’une seule fois, et comme je suis très grand pour eux, ça les amuse beaucoup.
Après une très bonne nuit à LESHAN, on a quitte la province du Sichuan en bus pour arriver à Chongqing, autre mégapole chinoise au bord du Yang-Tse (Chang Jiang), le trajet en bus fut à nouveau long et pénible (ils conduisent comme des tarés, pire que moi) et arrivé à Chongqing vers 16h, on a réservé directement deux lits dans un bateau de croisière pour le soir même en 2nde classe (quatre lits dans la cabine, airco et salle de douche). Le soir même à bord, nous avons profité du coucher de soleil sur cette ville immense aux innombrables immeubles-tours.
La première nuit fut formidable : on n’était que deux dans notre cabine de quatre. Le lendemain, on s’est arrêté à plusieurs reprises, et en cours de journée, trois chinois dont un vieux très malade ont débarqué dans notre cabine et avaient l’intention d’y rester. Etant dans une cabine de 4 et ayant payé pour ça, on ne voulait pas se farcir les trois autochtones, d’autant plus qu’il n’y avait que 4 gilets de sauvetage dans la cabine. Apres trois heures de palabres, dont deux avec un animateur genre « GO du club Yang-Tse » incompétent, la sauce soja m’est montée au nez et je suis monté dans la cabine du capitaine personnellement, et ça a du faire son effet, car en deux temps trois mouvements, on s’est retrouvé avec une mère et son fils qui étaient calmes, polis et gentils, si bien que la deuxième nuit à bord fut très bonne.
Réveillé à l’aube, nous avons vu le soleil se lever, les couleurs du fleuve bleu (qui ne sont pas vraiment bleues) étaient superbes, puis on a pris un autre bateau pour s’introduire dans des gorges plus étroites, où des à-pics vertigineux nous surplombaient de plusieurs centaines de mètres, des roches couleur ocre mêlées de végétation verdoyante, et à cet endroit, une belle eau turquoise…
De retour à bord, nous arrivons au terme de notre croisière, mais il y a encore deux obstacles. Le premier, ce sont les sales gosses chinois (dont ceux de mon ami le capitaine-nouille) qui nous regardent comme des bêtes curieuses, qui touchent les poils de mes mollets en criant « hello » à tout bout de champ. J’ai le désagréable sentiment d’être Elephant Man dans le film du même nom!
Le deuxième obstacle, c’est le controversé barrage des Trois Gorges, un ouvrage gigantesque de deux kilomètres de long pour 185 m de haut, qui produira, à terme, autant d’électricité que 18 centrales nucléaires, soit un cinquième de la consommation chinoise. Pour le franchir, pas moins de cinq écluses, il faut plus de deux heures. Son lac de retenue d’eau sera très grand et implique une montée des eaux de quelques 175 m, si bien que la Chine doit reloger plus d’un million et demi d’habitants!
Ce matin, après trois nuits et deux jours pour parcourir 648 km (avec des longues haltes touristiques), le bateau nous débarque à Yichang vers 6h30. Direction la gare pour réserver le train de 17h qui se rend à Luoyang (entre Yichang et Beijing). Après cet arrêt à la gare, nous allons visiter les Grottes des Trois Visiteurs qui portent ce nom parce que trois poètes les ont visitées en 890 (et des) et les ont baptisées ainsi, n’est pas poète qui veut! Nous nous arrêtons également dans un temple pour y assister à un concert de musique typiquement chinoise.
De retour à Yichang, nous nous offrons un bon Mac Donald ainsi qu’une heure d’Internet pour vous donner de nos nouvelles.
Le train partant à 17h10, il arrivera à 2h20 du matin à Luoyang, nous espérons y trouver un hôtel, sinon la nuit sera très courte!
Nico et Catherine – (sino-trotters)
18/07/2005 : Princesse et Trésor en Chine (11) : LUOYANG
Bonjour,
Notre train est bien parti de YICHANG à 17h10, c’était une vraie fournaise (35 °C), mais on a pu dormir un peu avec le ventilateur à fond à côte de notre tête, il faisait autant de bruit qu’une tondeuse à gazon. Arrivés à LUOYANG vers 2h30 du matin, on a attendu le premier bus pour la Shaolin Shan, petite montagne où se trouve le monastère Shaolin, ainsi que des écoles où des enfants apprennent le kung-fu, art martial national chinois basé sur l’étude du mouvement de nos amis les animaux. On y passe la journée, on assiste même à une démonstration-spectacle.
De retour à LUOYANG, grande ville de 7 millions d’habitants qui fut longtemps la capitale des dynasties chinoises, nous trouvons un hôtel convenable, puis un KFC (genre Mac Donald), puis retour à l’hôtel et gros dodo.
Ce matin, départ pour le Longmen Siku, site où l’on peut voir des milliers (oui, oui, des milliers) de grottes/caves/cavernes dans lesquelles ne sont plus logés des milliers de Bouddhas : ceux-ci ont été dérobés par nos amis les occidentaux!
A présent nous sommes dans le centre à Luoyang, dans un hôtel, au 23ième étage à vous écrire ce petit mail! Ce soir à 20h, nous prenons un bus de nuit (le train couchette était déjà complet) pour retourner à Pékin ou nous arriverons vers 6h du matin.
Gros bisous à tous,
Nico et Catherine – hommes des cavernes
19/07/2005 : Princesse et Trésor en Chine (12) : BEIJING (transit)
Salut,
Alors hier, après vous avoir envoyé de nos nouvelles depuis cet hôtel super classe, nous sommes repassés manger au KFC (hé oui, ça fait beaucoup de Fast-food, mais le riz, on en a ras-la-casquette), puis on a pris le bus couchette de 20h pour Beijing (Pékin), et là, si l’enfer avait un lieu sur terre, c’était dans ce bus.
Parti avec 20 min de retard, il fait son plein d’essence à la sortie de la ville vers 21h (mais oui, pourquoi le faire avant de partir?), et il attend de rouler 100 m après la pompe à essence pour décider que son changement de vitesse est foutu. Résultat, on est là au bord de la route à attendre un bus de remplacement. Ledit bus de remplacement arrive somme toute assez vite (vers 22h), mais comme c’était trop rapide, il s’ensuit une discussion d’une heure : le nouveau bus est un bus classique, c’est à dire pas de couchette, or nous avons 813 km à parcourir et il est 23h. Bon, on part enfin, et comme ce n’était pas encore assez, nous on est bien assis à la place des morts, comme ça si on se crashe, on est bien sur d’y rester, et pendant ce temps là, le conducteur tient une conversation assez engagée avec un chinois qu’on se demande encore ce qu’il foutait là. (cette conversation, c’était la folie, à coté de ça, Yassine dans le bus Bruxelles-Berlin pendant le voyage de 4ieme Construction Civile, c’était de la gnognotte!). En bref, on n’a pas vraiment bien dormi.
Après ça, bien sûr on a eu droit aux accidents sur la route (pas nous : ouf!), les haltes, les travaux, les ralentissements, et bien entendu, les inévitables coups de klaxon à chaque dépassement, du klaxon, du klaxon, en veux-tu en voila et si t’en veux pas, t’en auras quand même : NE Prenez JAMAIS les bus interurbains en Chine!
Bon, on est finalement arrivé à destination ce matin à 10h, à son aise, avec 4 petites heures de retard, tout va bien, avec ce bus de MERDE en place assise alors qu’on avait payé les places couchettes, trop fatigués pour aller formuler une réclamation qui de toutes façons, ne servira à rien, on va à la gare ferroviaire, on prend les billets de train pour Chengde où on se rendra demain mercredi.
Le reste de la journée, rien d’excitant, on voulait visiter le Palais d’Eté de Beijing, mais ça nous a pris trop de temps pour y arriver, alors on rentre simplement se coucher car demain réveil à 5 h pour le train de 6h30. Voilà, en fait pas grand chose à raconter, si ce n’est cet épisode du bus de nuit.
Point de vue communication avec les Chinois, c’est simple :
* j’ai appris à compter en chinois avant de partir, donc je m’occupe des achats divers;
* on se sert du guide LP qui illustre en caractères chinois les différents noms de villes ou sites à visiter, également un petit lexique fort utile, avec transcription en chinois et en pinyin (sorte de phonétique adaptée à la langue chinoise);
* en 3 semaines, Princesse a appris à dire : « Bière » et « Combien ça coûte? », je vous laisse le soin de découvrir l’association judicieuse des éléments précédents, permettant à Catherine de s’abreuver en paix, telle une fière universitaire baptisée… Et ce qui m’a permis de comprendre pourquoi, pendant nos nombreuses randonnées, elle était nettement plus forte à la descente qu’à la montée!
Bon c’est tout pour aujourd’hui,
Gros bisous,
Nico et Catherine, complètement groggy.
22/07/2005 : Princesse et Trésor en Chine (13) : BEIJING (Final)
Salut,
Nous voilà de retour à Beijing, la boucle est bouclée. Encore quelques histoires à visiter et nous prenons l’avion ce dimanche matin, pour arriver le soir à Bruxelles, via Londres.
Alors après une bonne nuit à Pékin (suite à notre voyage en bus d’anthologie), nous avons pris le train jusqu’à Chengde. Arrivés à destination, nous avons cherché l’hôtel renseigné dans le guide. L’hôtel ayant été remplacé par un joli square, nous sommes arrivés dans un autre hôtel, genre pour hommes d’affaires, mais nous avons négocié le prix de la chambre pour le faire chuter de manière conséquente. Confortablement installés, après une bonne douche, nous sommes partis visiter le palais impérial d’été. Il s’agit en fait d’un parc de quelques 590 hectares (soit trois fois plus grand que la Principauté de Monaco) dans lequel se trouvent plusieurs dizaines de pavillons et autres temples, le tout agrémenté d’un bien joli lac parsemé de nénuphars. Le soir, las des Mac-Donald et des bols de riz/nouilles, nous avons mangé de la western food à l’hôtel. Le lendemain matin, après un petit-déjeuner continental dans l’hôtel, nous avons pris le bus pour la Grande Muraille (à Jin San Ling).
A cet endroit, la grande muraille est assez bien conservée, elle est majestueuse et épouse le relief accidenté. Nous sommes partis de là pour une randonnée de 4 heures jusqu’à Simatai (autre site touristique de la Grande Muraille). Entre les deux, beaucoup de sueur (plus de 32 °C) et quelques passages techniques plus périlleux, mais nous sommes arrivés à bon port : impossible de se perdre, il suffit de suivre la Muraille.
Arrivés à Simatai, pas moyen de rentrer à Pékin avec les bus des transports publics, alors nous avons demandé à un groupe de touristes français, genre voyage organisé (TUI – Nouvelles Frontières) de nous prendre avec dans leur bus climatisé, ce qu’ils ont accepté de bon cœur.
De retour à Pékin, nous avons trouvé la même auberge de jeunesse, très confortable et même luxueuse. Ce matin, nous avons visité les Hutongs (vieux quartiers) ainsi que la Tour de la Cloche et du Tambour (il y en a dans presque toutes les grandes villes et vont toujours de paire).
Demain, encore un passage à la Place Tian An Men, au parc du Peuple et autres courses.
Bisous à tous, merci d’avoir suivi nos aventures et rendez-vous à Bruxelles pour le bilan et quelques photos dans notre prochain mail.
Nico et Catherine – bientôt à BXL
25/07/2005 : Princesse et Trésor en Chine (14) : BRUXELLES
Bonjour,
Les deux derniers jours à Beijing ne furent pas terribles du fait de la pluie, plutôt même de la drache, qui n’a cessé de tomber, et aussi de la fatigue accumulée au long des quatre semaines de voyage, et de la dernière randonnée sur la Grande Muraille.
Les dernières visites furent donc assez limitées, et nous avons plutôt flâné ci et là. Malheureusement, nous n’avons pas pu visiter le Temple du Ciel, où se situe d’après les Chinois le Centre du Monde (je croyais qu’il était dans l’Hôtel de Ville de la Grand’Place de Bruxelles), qui était en travaux, comme beaucoup de choses en Chine et a Beijing aussi d’ailleurs, JO 2008 oblige.
Vendredi, j’ai assisté (Princesse dormait), à la descente du drapeau sur la place Tian An Men, c’est un spectacle impressionnant en raison du cérémonial qui l’accompagne : évacuation d’un grand morceau de la place sur plusieurs centaines de m², policiers en uniforme des grands jours et Chinois (Pékinois et touristes) en nombre important, armés les uns d’un parapluie, les autres d’un appareil photographique.
Pour le retour, nous craignions du retard à Londres, en raison des attentats terroristes récents, mais rien de cela. Nous avons juste croisé quelques policiers armés jusqu’aux dents.
J’enverrai demain par e-mails quelques photos des moments forts du voyage, en attendant, voici le résumé en quelques chiffres :
Déplacements :
* avion : 21 h de vol pour quelques 20.000 km
* train : 52 h de trajet pour 2936 km
* bus : 50 h de route pour 2500 km
* bateau : 62 h de croisière pour 668 km
* cheval : 16 h d’équitation pour quelques 100 km
* taxi : 1 h en ville pour 50 km
* total (hors avion) : 181 h de temps déplacements pour 6254 km
* autres moyens de locomotion : cyclo-pousse, moto-pousse, camionnette et à pieds
Alimentation :
* 6 pizzas
* 14 bières de 620 ml
* 50.000 grains de riz (approximativement)
* des litres et des litres d’eau
* 15 fast-food (Mac-Donald, KFC et Dicos)
* des tas d’autres choses dont je connais pas le nom
Divers :
* diarhées : beaucoup trop
* disputes : 0 (normal car j’ai toujours raison/Catherine précise que c’est parce qu’elle est très conciliante)
* Altitude maximale : 4350 m
* Durée : 702 h (Décollage Bruxelles – Atterrissage Bruxelles)
* 1h45 de film Mini-DV à monter
* 588 photos numériques et 120 photos argentiques
Voilà, bisous.
Nico (au boulot) et Catherine (au repos)