Chine (Sud-Ouest): Mai-Juin 2009

Qui : Nicolas et Catherine (Trésor et Princesse)

Quand : mai-juin 2009

Comment : vol sec et sac à dos, transports locaux

Quoi : Compilation des mails envoyés à la famille et aux amis pendant le voyage

12/05/2009 : Princesse et Trésor en Chine du sud-ouest

Bonjour à tous,

Ce vendredi 15 mai, je pars avec Catherine, ma tendre épouse, dans la Chine du sud-ouest pendant 22 jours.

Nous descendrons des hauteurs de Lijiang qui jouxte le Tibet pour rallier Canton, traversant successivement les provinces du Yunnan, du Guizhou, du Guangxi et du Guangdong.

L’itinéraire projeté est le suivant :

Bruxelles – Paris – Canton – Lijiang – Zhongdian – Dali – Kunming – Anshun – Kaili – Sanjiang – Yangshuo – Canton – Paris – Bruxelles.

J’enverrai de nos nouvelles en fonction des possibilités de communication internet.

Merci de me prévenir s’il faut changer, ajouter ou supprimer une adresse e-mail.

A bientôt,

Nico qui révise son mandarin.

 

20/05/2009 : Princesse et Trésor en Chine du sud-ouest (1) : Shangri-La

Bonjour à tous,

Vendredi 15 au soir, alors que la plupart d’entre vous regardait Thalassa sur France 3, nous prenions le TGV vers Paris Charles de Gaule, puis le vol Paris-Canton sur Air France. Dans l’avion, nous sommes très bien reçus et très bien servis, avec même du champagne : Air France, c’est déjà les vacances. Le vol de nuit se termine par le survol du désert de Gobi et de Hong-Kong. Tenant compte du décalage horaire, nous arrivons à Canton en fin d’après-midi.

Notre réservation d’un hôtel par Internet avait bien fonctionné et nous passons une excellente nuit dans un hôtel pour hommes d’affaire à côté de l’aéroport international.

Dimanche matin, le 17 mai, nous retournons à l’aéroport avec la navette de l’hôtel pour prendre le vol domestique sur China Southern vers Lijiang, une petite ville au nord-ouest de la province du Yunnan. Nous survolons des paysages magnifiques d’agriculture et faisons une escale à Kunming, le chef-lieu du Yunnan. Nous trouvons un hôtel dans le centre-ville du vieux Lijiang qui est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et dans lequel nous crapahutons toute la soirée. C’est un petit peu l’ambiance Disney avec tous ces groupes de touristes chinois – le Chinois visite son pays, c’est bien connu – mais ça a son charme.

Vue aérienne au Yunnan.
Vue aérienne au Yunnan.

Le lendemain matin, lundi 18 mai, nous partons à l’assaut du parc du lac du « Dragon Noir » et de la montagne de l’éléphant. Hé oui, ils se sont encore améliorés en 4 ans sur la toponymie des sites touristiques. Ce parc est un magnifique parc à la chinoise, bien entretenu, bardé de petits ponts et pavillons qui se reflètent dans l’eau du lac, avec la montagne du « Dragon de Jade » en fond d’écran.

Parc Etang du Dragon Noir à Lijiang.
Parc Etang du Dragon Noir à Lijiang.

Après cette ballade, nous récupérons notre sac à dos à l’hôtel et prenons la direction de la gare routière qui est d’ailleurs bien mal renseignée sur notre plan. Avec l’aide providentielle de quelques autochtones, nous la dénichons finalement et prenons le premier bus pour le bled paumé de Quiaotou que nous atteignons après deux heures de trajet parsemé de pluie, de vaches et d’éboulements au beau milieu de la route et de fraises (sur le bord de la route).

C’est là notre point de départ pour une randonnée pédestre dans les montagnes bordant les gorges du « Saut du Tigre ». Nous partons donc à pieds aux environs de 14h30, traversant le village, vers l’inconnu, vers l’infini et au-delà.

Avec l’inconscience de l’âge, sans le savoir, nous commençons une randonnée cataloguée difficile et périlleuse, réservée à un public averti – n’essayez pas cela chez vous.

Après deux heures de marche à une altitude variant de 2.000 à 2.500 mètres, et après une sacrée douche qui s’est invitée sans crier gare, nous arrivons au village de Nuoyu et prenons un thé chaud bien mérité à la « Naxi family guesthouse ». Il est alors déjà 17h00, le soleil commence à descendre, mais les aventuriers téméraires que nous sommes se remettent en branle à l’assaut des 28 lacets qui nous mènent au sommet de la gorge. Dans la pénombre et sous une pluie battante, nous atteignons le village de Yacha, soulagés d’y trouver un bivouac pour la nuit en la « Tea horse guesthouse ».

Gorges du Saut du Tigre.
Gorges du Saut du Tigre.

Après une nuit de sommeil réparateur, nous nous levons à l’aube avec les bêtes et prenons des forces avec un bon gros « appel-banana-pancake », puis nous repartons sur l’étroit chemin longeant la gorge du saut du tigre. Vers midi nous arrivons à la « Tina’s guesthouse », un peu sur les rotules – surtout Princesse – et nous nous rassasions avidement avec de l’excellente nourriture naxi, l’ethnie locale.

Inarrêtables, nous continuons sur notre lancée et nous nous enfonçons au plus profond de la gorge sur un sentier et des échelles aménagés à même la roche. Ainsi, nous plongeons dans les rapides (middle rapids) dévastateurs de la rivière Jin Sha. De retour en transe au pueblo, il nous faudra plus d’une piju – bière en chinois – pour nous en remettre. En début d’après-midi, nous sautons dans un omnibus, c’est à dire un bus qui s’arrête n’importe où et n’importe quand, en direction de Baishuitai où nous arrivons à temps pour admirer les terrasses en calcaires sur la fin de journée et le soleil couchant.

Nous trouvons ensuite gîte, refuge et couverts (enfin : des baguettes quoi), auprès d’une famille naxi, parmi les vaches et les cochons, mais propre grâce à une douche chaude et revitalisante.

Ce mercredi matin, bien que levés à l’aube, nous ratons le bus de 8h30, qui, suffisamment rempli à 8h10 s’était mis en route sans plus attendre, une fois n’est pas coutume. Nous devons alors patienter jusqu’à 14h30 pour le bus suivant, et en profitons pour revisiter le site magnifique des terrasses en calcaire et prendre un bon repas.

Terrasses calcaires de Baishuitai.
Terrasses calcaires de Baishuitai.

Une longue et sinueuse route de 3h30 dans les montagnes du Yunnan, qui nous fera franchir deux cols à 3.500 m d’altitude nous mènera à Shangri-La (appelée anciennement Zhongdian).

Le trajet nous secoue assez bien et nous passons le temps en admirant les paysages des confins tibétains et en sympathisant avec les fumeurs invétérés pour lesquels il n’y a pas d’interdit en Chine.

Nous trouvons facilement un hôtel dans le centre-ville historique et nous étonnons de voir des danses paisibles exécutées par les villageois de tout âge et de toute condition, en cercle, sur la place principale, et dont les chorégraphies feraient pâlir à la fois Maurice Béjart et Kamel Ouali.

Demain, à venir au programme, le monastère bouddhiste tibétain de Songzanlin et la vielle ville.

A bientôt,

Nico et sa Princesse, les justiciers de l’omnibus.

 

21/05/2009 : Princesse et Trésor en Chine du sud-ouest (2) : Shangri-La (suite)

Ni hao,

Ce jeudi fut bien rempli à Shangri-La, petite ville paisible du fin fond de la province du Yunnan. Nous avons commencé par une grasse matinée jusqu’à 8h00 : quel luxe que de se réveiller dans une chambre tibétaine dont l’isolation est en carton. Mon canif thermomètre indiquait 12 degrés dans la chaleur de la chambre froide, heureusement équipée de matelas chauffants et d’épaisses couettes. Nous avons pris un copieux petit-déjeuner à la Sean 2 kitchen (encore des pancakes) puis nous avons attrapé un bus (on ne les laissera plus filer sans nous maintenant) en direction de la gare routière pour réserver le long trajet vers Dali demain matin (réveil à 6h00 – soit minuit en Belgique – et départ à 7h00 pour huit heures de bus, ça rigole moins).

Nous sommes ensuite arrivés au majestueux monastère tibétain de Songzanlin, construit il y a plus de trois siècles, il fut fermé pendant la Révolution Culturelle et ré-ouvert à la fin des années 80. Il n’accueille désormais pas moins de quatre cent moines, dont certains n’ont pas encore eu leur première poussée d’acné et d’autres ont même encore leurs dents de lait.  Après cette longue visite spirituelle, nous revenons vers le centre historique en traversant la ville moderne, témoin de la colonisation chinoise (par l’ethnie majoritaire Han) en ces terres de minorités Naxi, Hui et Tibétaines.

Monastère de Songzanlin à Zhongdian.
Monastère de Songzanlin à Zhongdian.

Affamé, nous nous ruons dans un restaurant (en fait un modeste estaminet de la taille de notre garage) pour y avaler un bol (enfin, juste son contenu) de riz sauté au beurre de yak avec de la viande (laquelle ?) et des légumes à la mode tibétaine. A ce sujet, il est à noter les progrès époustouflants que nous avons réalisés en matière de maniement des baguettes : notre dextérité nous permettrait même d’attraper une mouche (morte dans notre bol).  Rassasiés, nous montons au petit temple qui domine la vieille ville à 3.300 m d’altitude et admirons le spectacle des couleurs des milliers de drapeaux à prières flottants au gré du vent.

Comme depuis deux jours, la Princesse salivait devant le « HOT POT » tibétain (je vous rassure : même si nous avons déjà trouvé des préservatifs – non usagés – dans nos chambres, ce hot pot n’est autre qu’une fondue chinoise), nous nous en offrons un à la viande de yak.

Nous terminons alors notre belle journée devant le spectacle apaisant des quelques 300 danseurs du soir sur la place principale. Pour nous réveiller demain matin, nous n’avons pas de réveil. Alors, comme l’aubergiste ne parle que le chinois (et peut-être aussi le tibétain, ce qui ne fait pas notre affaire), nous avons demandé à la tenancière de la Sean 2 kitchen (celui des pancakes de ce matin) de nous écrire le wake-up call en signes chinois sur un papier. Espérons qu’elle soit digne de confiance, on verra demain.

Au programme demain : un petit huit heures de bus vers Dali.

Nico et sa « Jize ».

La question du jour : comment faites-vous pour envoyer des e-mails ?

La réponse à la question du jour : nous trouvons soit un cybercafé, soit un autre accès Internet, fréquent dans les guesthouses et nous trouvons souvent hotmail.com dans l’historique. Les claviers sont systématiquement des claviers qwerty et le dictionnaire automatique chinois est généralement enclenché. Dans le meilleur des cas, le Technical Manager le désenclenche et dans le pire des cas, nous trouvons un plan B comme par exemple tout écrire en majuscule.

 

24/05/2009 : Princesse et Trésor en Chine du sud-ouest (3) : Huangguoshu

Cher vous tous, bonjour,

Jeudi soir, le 21 mai à Shangri-La, il faisait tellement froid que le tenancier de la Sean 2 Kitchen avait placé un brasero sous la table pour nous réchauffer les pieds.  Après 10 minutes, nous devons admettre que cela ne sentait plus trop la rose…

Vendredi matin, le réveil tibétain ayant bien fonctionné, nous nous levons à l’aube et prenons un taxi à trois roues (un véhicule encore plus ridicule que ma 107) pour traverser la ville encore endormie jusqu’à la gare routière. Notre chauffeur ou plutôt notre chauffard est sans doute encore endormi lui aussi, car il ignore les jolies lampes rouges aux carrefours…  A 7h00 pétantes, le bus se met en branle et ayant réservé bien à l’avance, nous avons les meilleures places avec plein de place pour les jambes (juste derrière le conducteur). C’est parti pour 380 km de route de montagne jusqu’a Dali.

Nous descendons donc plus de 1.400 m de dénivelé, traversant les plaines de pâturages, sinuant dans les lacets de montagnes et les cols, longeant des cultures de blé et des rizières, contournant les éboulis et s’arrêtant dans des bouis-bouis pouilleux où il faut non seulement un besoin urgent mais aussi une sacrée dose d’abnégation pour se rendre aux « toilettes ».  Peu avant Dali, nous parcourons des routes sur lesquelles les locaux étalent du blé à même l’asphalte, les camions et les bus de passage faisant alors office de batteuse.  Je me demande quel est le rendement du procédé, et surtout, je me dis qu’il ne vaut mieux ne pas manger de pain dans la région.

Nous arrivons à Xiaguan (grosse bourgade proche de Dali) après les huit heures de bus convenues, et nous rendons directement à la gare ferroviaire pour réserver deux places en couché « mou », l’équivalent de la première classe, jusqu’a Kunming, avec le train de nuit de 20h24. Nous laissons le gros sac à dos à la consigne de la gare, car ce fardeau m’esquinte le dos (pff, tu parles : 10 kg pour 2 pour trois semaines – voir la question du jour) et nous prenons le bus n° 8 vers la vieille ville de Dali.

Remparts de Dali.
Remparts de Dali.

C’est une ville bien jolie et bien sympathique qui ravira les touristes qui n’avaient pas le temps de pousser plus loin jusqu’à Lijiang, ou mieux encore, jusqu’à Shangri-La (=Zhongdian), mais nous ne sommes pas tout à fait conquis.  Tout y est un peu trop artificiel, rénové et aménagé pour le tourisme de masse.  C’est donc sans regret que nous laissons Dali à la société de consommation et prenons le train de nuit qui, en 10h00 de trajet, parcourera 330 km …  Heureusement, nous ne sommes qu’à deux dans notre compartiment première classe et nous prenons les deux lits du bas (au lieu des deux lits du haut, légèrement moins larges, qui étaient pourtant réservés).

 

Samedi matin, le 23 mai, débarqués à Kunming (la capitale du Yunnan) à 6h00 du matin, nous sommes un peu paumés, et oppressés par tous les Chinois qui nous interpellent (pour nous rouler dans la farine de riz ou non), nous décidons de faire l’impasse sur la ville pour aller directement à Shillin, la forêt de pierres.  Il s’agit d’un immense site parsemé de pics karstiques (phénomène naturel que l’on retrouve jusque dans la baie de Ha Long au Vietnam).  Les groupes de touristes chinois y pullulent et sont étonnés de voir deux occidentaux.

Shilin près de Kunming.
Shilin près de Kunming.

Après trois heures de promenade sur le site, nous partons en direction de Xingyi à 200 km au nord-est, et là, c’est la croix et la bannière pour y arriver.  D’abord, on se tape un minibus pendant 30 minutes, jusqu’à une gare routière, puis un bus local jusqu’a Luoping, et enfin un autre bus qui mettra deux heures pour faire les 75 derniers km!  Heureusement, un gentil Chinois nous a accompagné d’un bus a l’autre pour nous indiquer le chemin.  En fin de journée, nous arrivons à Xingyi, et au lieu de tomber dans un trou paumé (ville de 120.000 habitants d’après le guide), nous arrivons dans une ville assez grande et bouillonnante d’activité.

Comme il est déjà tard, nous tentons un premier hôtel près de la gare routière, quel n’est pas mon étonnement de voir les murs des chambres (nous en visitons plusieurs pour trouver notre bonheur) décorés de photos de jeunes nymphes dénudées.  Mais finalement, c’est Princesse, trop choquée par l’état de la moquette et des sanitaires qui me dira : « Moi, je ne dors pas ici ».  Un peu désappointé, j’obtempère et nous trouvons refuge dans un autre hôtel, de meilleure fréquentation, force est de le reconnaître.  Nous cherchons ensuite un coin sympa pour manger le soir et parcourons les rues jusqu’au centre-ville, hyper animé.  En chemin, nous ne manquons pas de faire sensation : il n’y a pas souvent d’occidentaux dans les parages.  Certains nous regardent comme si on avait des tronches rigolotes, non mais ils ne se sont pas regardés ou quoi ?

Nous profitons de notre tour en centre-ville pour acheter un magnifique lot de deux slips en coton, mon stock étant déjà épuisé, et nous trouvons un resto bien sympathique que nous vous recommandons : le Noodle Shop.  Difficilement (pas de menu en anglais), nous passons commande et terminons la soirée au lit, avec comme berceuse les klaxons et les télés des autres chambres.

Notre soirée fut encore perturbée par le moustique de la réception de l’hôtel qui avait par ailleurs trouvé une jolie traductrice qui parlait anglais aussi bien que moi polonais et qui tentait de m’expliquer que l’hôtel ne pouvait pas accueillir des « foreigners » (étrangers).

En effet, Princesse avait lu que dans certaines villes peu touristiques, les étrangers devaient se taper les hôtels de standing.  Mais comme il était déjà tard que les standings chinois sont bien loin des standings occidentaux, j’ai fait comprendre à mon moustique et à sa belle qu’ils pouvaient aller voir à la Cité Interdite si j’y étais.

Ce dimanche 24 mai, un coq mélomane a fait office de réveille-matin et nous nous sommes levés vers 8h00 pour aller aux Gorges de la Maling, des magnifiques gorges avec des cascades et des ponts impressionnants.

Demain, nous allons voir les plus grandes chutes d’Asie : les Huangguoshu Falls.

Nico et sa Princesse – engorgés.

La question du jour : comment faites-vous avec le linge ?

La réponse à la question du jour : comme on part 22 jours, on ne va quand même pas prendre 22 slips, 22 chemisettes et 22 paires de chaussettes.  Donc, on prend le minimum parce que c’est bibi qui porte le gros sac à dos.  On ne change pas trop souvent de vêtements, il faut le reconnaître, et chaque fois qu’on change, c’est le bonheur intégral.  De temps en temps, ma femme lave une paire de chaussettes ou un caleçon, et de temps en temps, on achète du nouveau, tout propre – tout neuf. Pour ne pas m’encombrer du superflu, et pour ne pas avoir de regret en cas de perte, nous prenons tout ce qu’on a de plus vieux et usé, et comme ça quand on a trop consommé, on jette.

 

27/05/2009 : Princesse et Trésor en Chine du sud-ouest (4) : Zhaoxing

Fidèles lecteurs, bonjour,

Le dimanche 24 mai, ce fut donc un coq, en plein centre ville qui a décidé de jouer les réveille-matin, à peine le tintamarre des klaxons s’était-il interrompu. Nous débarrassons le plancher fissa-fissa et prenons un bus pour les gorges de la Maling.  Il s’agit d’un site naturel grandiose en périphérie de la ville de Xingyi.

Gorges de la Maling à Xingyi.
Gorges de la Maling à Xingyi.

Tout d’abord, ce qui m’a impressionné dans le site, c’est l’ascenseur à flanc de falaise qui plonge dans le plus profond de la gorge.  Mais nous, on est descendu à pieds et c’était bien rapide aussi, avec des vues magnifiques sur la gorge et les cascades en enfilade.  A l’aide de deux ponts suspendus, nous pouvons passer d’un côté et de l’autre de la gorge, sur des sentiers taillés à même la roche.  Nous passons même derrière le rideau d’eau de la cascade la plus grande.  Dans ce site, il n’y a que des touristes chinois, cela fait d’ailleurs déjà vingt-quatre heures qu’on a pas vu un seul occidental.  Nous repartons vers le centre ville et prenons un bus vers Huangguoshu, où nous arrivons en fin de journée, après avoir traversé des paysages splendides de montagnes, de ponts, de tunnels et de rizières.

Au lieu de prendre le bus jusqu’a Anshun, la destination finale du bus, et d’ensuite revenir sur nos pas vers le site des chutes, nous demandons au chauffeur de nous laisser sur le bord de la route et terminons les derniers kilomètres à pieds, en compagnie des enfants qui rentrent de l’école.  Nous trouvons un hôtel à côté de l’entrée du site des chutes et allons nous promener dans le village.  Les villageois sont très gentils et veulent nous accueillir à leur table.

Lundi matin, nous laissons le gros sac en dépôt à l’hôtel et partons vers les chutes.  Comme il a bien plu la nuit, le débit d’eau, encore plus important que d’habitude, est impressionnant.  Nous arrivons face aux chutes qui font 81m de large et 74m de haut (comme une grosse barre d’immeuble de 22 étages!  Cette cascade est reconnue être la plus important d’Asie et c’est le lieu le plus visité de toute la province du Ghuizou.  Un sentier aménagé permet de passer derrière les chutes, dans des grottes naturelles et ouvertes à certains endroits. Ces ouvertures sont comme des fenêtres qui nous saisissent derrière le rideau d’eau vrombissant.  BOUH! (Vous voila saisis aussi!)

Chutes de Huangguoshu à Anshun.
Chutes de Huangguoshu à Anshun.

Nous terminons la visite vers 11h00 et prenons un bus vers Anshun, que nous atteignons vers midi. Comme toujours lorsque nous arrivons dans une ville, nous préparons notre plan d’évacuation et réservons deux billets pour le train de 16h55 vers Kaili. Cette petite formalité faite, nous avons tout le temps de nous promener dans le centre et de trouver un estanquet pour se rassasier. Anshun est une ville assez animée comme toutes les villes chinoises que nous avons traversé, mais j’ai de nouveau l’impression que peu d’occidentaux prennent le pli de s’arrêter ici (cela fait déjà 48h00 que nous n’avons pas vu de « blanc »). Les jeunes chinois et chinoises nous regardent toujours avec étonnement, amusement et hésitation, les plus téméraires lançant un « Hello !» intrigué.  Il suffit que nous leur décrochions un sourire ou un « Ni hao ! » pour déclencher les rires et la satisfaction d’avoir été considéré par le touriste.

Dans l’après-midi, nous succombons à la tentation du Dico’s, un Mac-Do aux saveurs locales et prenons le train de 16h55 pour Kaili.

A peine sommes-nous assis que Princesse doit faire un effort conséquent pour garder le sang froid et le sourire : c’est fascinant, si pas inquiétant, de voir qu’en quelques minutes, un train propre devient un souk une fois passé aux mains des locaux.  Nous nous créons notre espace vital compris entre nos deux sièges et la fenêtre que nous laissons grande ouverte, au grand dam des chinois qui ramassent tout le vent dans la figure.  C’est qu’en Chine, on peut fumer dans les bus, les trains, les restaurants, enfin bref où on veut (le paradis pour mon Grand-père), alors nous, on ventile.  Nous arrivons à la gare ferroviaire de Kaili à 20h57, alors que la nuit est déjà tombée et sautons dans le premier bus vers le centre-ville, que le chauffeur nous indique avec bienveillance. Vu l’heure tardive, nous voulons seulement trouver une piaule pour la nuit.

Comme nous ne trouvons pas l’hôtel indiqué dans le guide, qu’il est entre-temps 21h30 et que nous nous faisons refuser l’accès à trois hôtels d’affilée, je suis content d’en dénicher finalement un, aussi pouilleux soit-il.  Le temps pour moi de régler les formalités d’usage, je retrouve la Princesse prostrée dans la chambre, devant le mur entaché de moustiques écrasés par de preux chasseurs.  C’est vrai qu’à 5 euros la nuit dans une grande ville, il ne faut pas rêver…  S’en suit une scène dont je passerai les détails, agrémentée du passage d’une grosse blatte, et me voilà reparti à la recherche d’un autre hôtel, délesté des sacs laissés dans le bordel, et entraînant Catherine en état de choc derrière moi.  Après cinq nouveaux refus dans des hôtels pourtant de haut standing, un hôtel superclasse nous accepte et je fonce récupérer nos sacs pendant que la Princesse se prélasse dans le bain.

Mardi, après un petit-déjeuner à la française (pain toasté et café au lait), nous prenons un bus en directions de Congjiang, que nous sommes sensés atteindre après 6h-7h de trajet.  Les deux premières heures sont horribles.  Placés à l’arrière du bus, nous subissons les amplitudes maximales des chocs, et les nids-de-poule et les dos-d’âne sont légions.  Après, c’est pire encore.  Les nids-de-poule se transforment en nid d’autruche et les dos-d’âne en dos de chameau.  Heureusement, les paysages sont splendides : des forêts et des rizières à perte de vue, avec des montagnes verdoyantes.  Le Chinois assis à côté de moi, un maniaque du GSM est très gentil et me rassure sur la durée du trajet : on arrivera finalement à Congjiang vers 18h00, les lombaires en bouillies, l’estomac dans les talons et la cervelle entre les jambes (mais ça, il parait que c’est normal chez les mecs!)

Nous prenons le premier hôtel à côté de la gare routière (très propre et confortable) et partons à la recherche d’un ersatz de restaurant, que nous trouverons finalement face à l’hôtel, avec un menu en anglais.  Nous passons le reste de la soirée à regarder un passionnant match de basket NBA, avec les commentaires adéquats et affûtés des commentateurs (en chinois…)

Ce mercredi matin, nous partons en taxi vers le village Miao de Basha, où nous arrivons sous la pluie.  Nous croisons là nos premiers touristes européens depuis trois jours, des allemands en l’occurrence.  Il s’agit d’un groupe accompagné et je surprends même une femme dire : « Pff des touristes » en nous toisant, c’est le monde a l’envers.  Le village ne nous séduit pas des masses, malgré les hommes miao qui se promènent avec leur fusil, un chignon (sur la tête) et un chien de chasse (et aussi des bonbons que le guide des touristes allemands vient de leur donner).  Nous repartons à pieds vers Congjiang (c’est facile : ça descend) et ne manquons pas de créer la surprise sur la route avec nos deux beaux parapluies achetés le matin.

A 13h00, le bus du jour vers Zhaoxinq démarre, avec son équipage au complet : le chauffeur, sa femme, des chinois fumeurs, des chinois cracheurs (là au moins, ils évoluent dans le bon sens : ils ne crachent plus dans le bus, mais par la fenêtre s’il vous plait), des poules et deux belges.  La route étant défoncée, pour ne pas changer, nous sommes secoués pendant deux heures comme des grains de mais dans une casserole de pop-corn et arrivons un peu éclatés à destination : un ravissant village Dong dont la rue principale et de nombreuses maisons sont plein travaux (une future exploitation plus commerciale sans doute), avec des jolis ponts, tours et maisons en bois.  Nous croisons encore un groupe de touristes (des « outre-Quiévrain ») qui sont émerveillés par ce dépaysement, et fascinés par notre épopée sauvage des derniers jours.

Demain, nous partons en randonnée dans les villages des environs, et à nous la Chine séculaire, la Chine ancestrale…

Nico et sa Princesse, pop-corn attitude.

La question du jour : qu’en est-il de la logistique des photos ?

La réponse à la question du jour : Nous sommes équipés d’un reflex digital Canon EOS 450 (avec optique 18-55 mm IS) et d’une camera digitale SONY TVR 33 format mini-DV. Nous sommes partis avec les chargeurs de tout cela, une seule batterie pour le Canon (avec deux cartes SD 4 Gb) et deux batteries pour la camera (avec 3 cassettes de 60 min).  J’avais pris mon adaptateur universel, mais les prises chinoises prennent les fiches européennes sans problème, et le courant est du 220 V – 50 Hz. Princesse se prend pour Jane Campion et me demande juste de temps en temps s’il y a encore assez de charge dans la batterie (je vais lui expliquer le principe du petit témoin dans le haut à gauche de l’écran LCD). Trésor se prend pour Joe Mac Nally et shoote toute la journée comme un malade (environ 100 photos par jour).  Le soir ou à ses heures perdues dans le bus, Trésor trie les photos et ne garde que les meilleures (environ 30 photos par jour).  Trésor a en permanence un filtre UV, et de temps en temps, quand le temps le permet, Trésor sort son polariseur et polarise à fond les manettes.

Commentaire de la question du jour précédente (le linge) : on se lave une à deux fois par jour, même si l’eau est froide et on fait parfois une lessive complète, comme aujourd’hui, quand on est sûr que le linge aura le temps de sécher.

 

30/05/2009 : Princesse et Trésor en Chine du sud-ouest (5) : Ping’An

Mesdames, messieurs, bien le bonjour.

Jeudi matin, le 28 mai, c’est une pluie battante qui a contrecarré nos intentions de randonnée pédestre vers les villages dongs de la Chine ancestrale. Nous avons dû attendre une accalmie, et en avons profité pour nous faire le plein de pancakes et de thé. Vers 10h00, profitant d’une accalmie, nous nous sommes mis en branle, traversant notre village dans la boue des travaux routiers. Après deux heures de montée, nous arrivons au village dong de Tang’An qui ne voit pas passer beaucoup de touristes. Nous y prenons un peu de repos sous la tour du tambour et y faisons la connaissance de l’idiot du village (nous avons pu déceler sa condition d’idiot du village lorsqu’il s’est excité sur ma modeste montre-calculatrice Casio qui date du début des années nonante). Nous sommes repartis par les chemins petits chemins dans les rizières croisant des autochtones travaillant les pieds dans l’eau (des rizières justement).

Village Dong de Zhaoxing.
Village Dong de Zhaoxing.

Le soir, nous avons dîné à notre hôtel en regardant un jeu télévisé avec les trois filles du patron qui étaient pliée en quatre (le jeu, il ne fallait pas parler chinois pour le comprendre : c’était une sorte d’Interville local où les candidats se rétament dans la flotte après un parcours infructueux parsemé d’embûches).

Vendredi matin, le 29 mai, nous nous levons à l’aube, avec le coq, pour prendre le bus de Sanjiang de 7h30. Le problème, c’est que comme la seule rue du village est en réfection, le bus a décidé de ne pas y passer. Résultat des courses, on ne l’a jamais vu passer (en fait, il fallait aller à un des villages vu la veille, à une heure de marche). Du coup, nous avons d’abord pris un minibus jusqu’à Diping où nous avons pu profiter du changement de véhicule pour voir le magnifique pont du vent et de la pluie récemment reconstruit. Ensuite nous avons trouvé un microbus jusqu’à Dao’An où nous avons encore rencontré un idiot du village. Enfin, nous avons trouvé deux place dans le bus vers Sanjiang qui a mis encore deux heures pour parcourir les soixante-six derniers kilomètres, la route étant également en travaux. Dans le bus, pour faire gentil, je sors les trois mots de chinois que je connais, et mon interlocuteur pars dans un discours dithyrambique en chinois, persuadé que je comprends tout ce qu’il dit, ce dont il est encore plus convaincu quand je lui signifie, dans un chinois approximatif : « Wo bu ming baï », ce qui, comme chacun le sait, signifie « Je pige que dalle ». Ceci a pour effet de l’exciter encore plus et il parle et il parle alors que pour moi, tout ce qu’il raconte, c’est du chinois.

Pour ne pas être en reste, à Sanjiang, nous avons pris encore un bus vers le beau village de Chengyang. Il s’agit d’un village très touristique, réputé pour posséder le plus beau pont du vent et de la pluie. C’est vrai qu’il est beau, ce pont, mais peut-être un peu trop, comme un camion tout neuf, il manque de charme.  Nous trouvons un hostel convenable et y rencontrons Peter, un informaticien belge victime de la crise et qui profite de son C4 pour faire un tour d’Asie pendant plusieurs mois. Je peux ainsi passer allègrement du chinois au flamand, c’est quand même plus à ma portée. Il nous indique une belle promenade que nous terminons au village voisin où des enfants jouent au basket (c’est dingue de voir à quel point le basket est populaire ici, bien plus que le foot, pour mon plus grand bonheur) et j’en profite pour taper quelques shoots avec eux.

Pont du Vent et de la Pluie de Chengyang.
Pont du Vent et de la Pluie de Chengyang.

Ce samedi matin, nous sommes réveillés à l’aube par le coq du voisin (on va leur donner la recette du coq-au-vin, ça aidera peut-être les futurs touristes) et prenons un bus pour Sanjiang, puis un autre pour Longshen et enfin un dernier pour Ping’An où nous arrivons vers midi.  Et là, c’est le choc. Des hordes de touristes occidentaux et chinois déversés par des hordes de bus pour voir le spectacle des rizières comme on en a vu pendant des jours et des jours. Bref, on est tombé dans le traquenard du tourisme de masse, avec des vendeurs de souvenirs « Made in China ». Heureusement (qu’il n’y a pas Findus) et que ces hordes s’arrêtent au premier point de vue, le plus facilement accessible.  Nous continuons donc vers le deuxième et passons même en dehors de la zone zoologique, à la recherche du village de Dazhai pour y passer la nuit. Après deux heures de marche, nous trouvons aisément le village de Zongliu, renseigné dans le guide, et poursuivons vers Dazhai en demandant notre chemin.

Rizières en terrasse de Pingan.
Rizières en terrasse de Pingan.

Malheureusement, la nature humaine se révèle à nous dans ce qu’elle a de plus avide et de plus cupide : nous tombons sur des villageois décidés à se faire payer pour nous indiquer le chemin. Ils poussent même le vice jusqu’à nous envoyer sur de mauvaises pistes. Trop fier, je les envoie poliment aller se faire voir à la Grande Muraille pour vérifier si le moustique de l’hôtel de Xingyi y était bien allé voir si j’y étais (c’est là qu’on va repérer ceux qui suivent bien les trips report et les autres). Finalement, après avoir tourné en rond et en bourrique, on rentre à Ping’An où on trouve un super hôtel et un super resto où nous mangeons en écoutant un concert show-case de Francis Cabrel.

Demain, nous prendrons la direction de Yangshuo et de la rivière Li.

Gros bisous à tous,

Nico, en pleine phase contestataire.

La question du jour : qu’avez-vous prévu pour votre santé ?

La réponse à la question du jour : Tout d’abord, une bonne assurance rapatriement (genre Europassistance). Ensuite, une bonne trousse de médicaments, forte de notre expérience des voyages précédents, avec des trucs contre la chiasse, contre la gerbe, contre le mal de tête et contre les allergies. Nous avons aussi des désinfectants et même des antibiotiques à large spectre.  La semaine passée, quand nous étions sur les hauts plateaux à 3.000 m, j’ai de nouveau eu mal aux yeux comme j’avais déjà eu au Ladakh. On a heureusement trouvé des gouttes oculaires en parlant « petit chinois » dans une pharmacie et le collyre a rapidement fait de l’effet.  Enfin, au sujet de la grippe porcine, à part qu’on nous a pris la température avant de sortir de l’avion, et que nous avons vu quelques touristes porter un masque, nous n’avons rien remarqué de spécial, si ce n’est qu’il en est régulièrement fait mention dans les JT locaux.

 

3/06/2009 : Princesse et Trésor en Chine du sud-ouest (6) : Yangshuo

Bonjour,

Tout compte fait, avec le recul et en triant mes photos de Ping’An, avec ses superbes « Rizières de l’épine dorsale du Dragon », puisque c’est leur nom (fallait le trouver celui-là), je suis bien content du détour, d’autant plus que le soir, la pression touristique avait fortement diminué.  Nous avons encore traversé un de ces villages dont les maisons sont faites de pièces en bois qui s’emboîtent parfaitement, et qui tiennent avec des tenons et des mortaises, sans aucun clou.  L’Histoire retiendra une fois plus le commentaire avisé de ma tendre épouse : « Ouais, en fait ce sont des bouts de bois avec des trous qu’ils assemblent comme on a assemblé la cabane de jardin ».

Dimanche matin, le 31 mai, nous avons pris le bus en direction de Guilin, ville autoproclamée « la plus belle et la plus touristique » de toute la Chine.  Il faut reconnaître qu’il y fait bon vivre et que le touriste y trouve de quoi faire son bonheur (des hôtels de toute gamme, des restaurants western food, des boutiques, des highlights à visiter et même un quartier chaud où les coiffeuses ne font pas que tailler les cheveux…) Après avoir déniché un hôtel dans le centre, et englouti un fast-food au KFC (purée ça fait du bien par où ça passe), nous avons pris le bus n° 3 en direction de la « Grotte des flûtes de Roseau », à cinq kilomètres à l’ouest de la ville.

Cette grotte est tellement grande qu’elle a servi d’abri anti-aérien pendant la guerre sino-japonaise.  Maintenant, elle est reconvertie en lieu de visite où les roches, les stalactites et les stalagmites sont éclairées par des spots colorés, permettant aux chinois de notre groupe de s’extasier devant les formes évocatrices des montages ainsi réalisés (« la forêt du soleil couchant », « le lion en chasse », « le rideau de scène » ou encore « la ville de loin dans les montagnes »).  Après cette visite rafraîchissante, nous faisons un petit tour en bateau-bambou sur le lac qui jouxte la grotte.  Un des « bambou-boat-man » est même tombe dans l’eau, ce qui nous a bien fait rigoler (il n’y avait pas beaucoup de fond).  Nous passons la soirée en ville et mangeons dans un restaurant chinois (ben oui!) où on ne lésine pas avec le service (quasi un employé par table).

Lundi matin, nous partons vers Yangshuo, ville plus calme et paisible que Guillin, un peu plus au sud le long de la rivière Li, entourée de pics karstiques dont les plus haut montent à 500 m au-dessus du sol.  Les Chinois les appellent « forêts de pierres ou forêts de collines ».  Il s’agit en fait d’une épaisse couche de calcaire due à la sédimentation marine il y a plusieurs millions d’années.  Après le retrait de la mer, l’activité d’érosion des eaux pluviales acides ont transformé le paysage en une succession de karsts coniques, tandis que le sous-sol est peuplé de grottes et de rivières souterraines.  Après une petite ballade dans le centre-ville, nous prenons un bambou-boat pour une petite ballade sur la rivière Li.  Nous terminons la journée à flâner et à profiter de l’happy hour de notre hôtel où la musique est super chouette.

Rivière Li.
Rivière Li.

Mardi, nous prenons un minibus vers Yangdi, un petit port sur la rivière Li et partons en randonnée le long de la rivière, dans ce magnifique paysage de carte postale.  Le ciel est couvert, mais au moins, il ne fait pas trop douf.  A deux reprises, le chemin traverse la rivière, il nous faut alors emprunter un bac pour passer d’une rive a l’autre.  Mais vers midi, nous sommes pris sous le feu d’une terrible averse, qui se transformera en drache pire encore que notre drache nationale et nous trouvons refuge sous un abri de fortune.  Dans notre formidable prévoyance, nous avions laisse les k-way et les parapluies à l’hôtel…   Alors que la Princesse nous voit déjà en perdition, un opportuniste capitaine de bambou-boat vient nous proposer ses services, car il nous reste encore deux bonnes heures de marche pour arriver a Xingpin, le port le plus proche sur la rivière.  Après une rapide négociation, nous voila à l’abri sur le bambou-boat, et notre excursion pédestre se transforme en excursion fluviale sous la pluie, ce qui somme toute a son charme aussi.  Arrivés de retour à Yangshuo, nous prenons une douche bien chaude pour nous réchauffer et séchons nos vêtements.  Pendant ce temps-là, il pleut toujours et certaines rues sont inondées.  Coup de bol, il y a du basket NBA sur CCTV5!

Ce mercredi matin, la pluie s’est arrêtée, et après un petit-déjeuner au Mac-Do (deux Mac-Morning s’il vous plaît), nous réservons le bus de nuit (550 km) pour Canton/Guangzhou, dernière étape de notre périple.  Départ à 20h00, arrivée à 6h00 avec un rutilant bus couchette.

Aujourd’hui, nous allons encore profiter de ce superbe environnement et de la fraîcheur apportée par la pluie (il fait 36 degrés à Canton…)

Gros bisous à tous,

Nico et sa Princesse, thanks to happy hour!

La question du jour (je ne dirai pas de qui elle vient) : comment sont les toilettes ?

La réponse à la question du jour :

  • Dans les Mac-Do et les hôtels de luxe : nickel-chrome ;
  • Dans nos hôtels : souvent à pédales, parfois avec siège comme chez nous, mais toujours propres
  • Dans les stations le long des routes et dans les gares routières : archi dégueulasses.Là, je tombe nez à nez avec deux Chinois accroupis occupé à faire la chose. Je ne sais pas qui a été le plus étonné.  Moi, de trouver ces hommes dans cette position aussi inconfortable, ou eux, de tomber sur un grand blanc l’air ahuri.  Je ne suis pas resté longtemps.

 

5/06/2009 : Princesse et Trésor en Chine du sud-ouest (7) : Canton/Guangzhou

Bonjour,

Ce voyage touche à sa fin…

Mercredi, dans l’attente du bus de nuit, nous avons tout de même voulu profiter de notre dernière journée à Yangshuo, d’autant plus que le temps se révélait être clément. Donc, après un copieux petit-déjeuner au Mac-Do et une bonne dernière douche avant de libérer la chambre à 12h00 (toujours prendre « la dernière douche » quand on peut car on ne sait jamais avec certitude quand et comment sera la suivante), nous louons un vélo pour faire un peu de cyclotourisme dans cet environnement magique.  Le cyclotourisme, la Princesse, elle adore, surtout quand c’est Trésor qui pédale, alors on prend un magnifique vélo tandem de la marque Giant.  Comme il n’y a pas de klaxon, je prends le sifflet de Catherine (elle a en permanence un sifflet d’arbitre de basket qu’elle est censée utiliser en cas de coup dur si on se perd de vue en ville ou en randonnée) pour me frayer un chemin dans le trafic dense chinois.

Nous arrivons au pic karstique le plus célèbre de la région « Moon Hill » (la colline de la Lune) parce qu’en son sommet, un arc rocheux s’est formé en forme de lune.  De là-haut (environ 400 m, soit 1251 marches à monter), la vue est superbe. Nous rentrons en longeant le canal Yulong et ses paysages verdoyants.  Le soir, nous assistons au coucher du soleil depuis « Man Hill », dans le parc urbain, puis prenons le bus de nuit à 20h00.  Il s’agit d’un bus couchettes avec 41 « lits ».  Pour le confort des passagers, il n’y a pas de toilette, mais le bus fait une pause vers minuit (et aussi, d’après Catherine, à 2h30 et à 4h30, mais je dormais comme un loir, avec les jambes qui traversaient le couloir pour prendre appui sur la couchette voisine).  Le conducteur ayant bien conduit, nous arrivons à 5h00 du matin à Canton, alors que la ville est encore endormie (et nous aussi d’ailleurs).  Nous patientons dans le bus, le premier métro ne passant qu’à 6h. En moins d’une heure, c’est la pleine effervescence : la ville se réveille rapidement.

Jeudi, donc, nous prenons le métro flambant neuf, avec même des afficheurs dynamiques dans la rame de métro, de type boa comme les nouvelles rames bruxelloises, et arrivons près de la rivière des Perles où nous cherchons le Riverside Hotel. Canton est une petite bourgade chinoise comme il y en a tant d’autres en Chine, de quelques 7.000.000 d’habitants.  Les distances sont très importantes et il nous faut quasi une demi-heure de marche pour trouver l’hôtel, depuis la station de métro la plus proche.  Nous avons choisi, pour nos deux dernières nuits, le Riverside Hotel Gitic, qui est un immense palace 4 étoiles de 328 chambres tout confort, donnant sur la rivière des Perles (large comme trois fois la Meuse à Namur).  On avait envie de se faire plaisir, et cet hôtel offre une piscine extérieure, une salle de fitness et un sauna/hammam avec surtout un copieux buffet petit-déjeuner.  Du niveau d’un Hilton, et même plus de part le service offert, il est fréquente par une clientèle internationale d’affaire, par des couples de français venus adopter un enfant et par un couple de routard en fin de parcours (enfin, juste en fin de voyage quoi).  Le temps ici est magnifique : 30-35 degrés, ciel bleu, pas trop humide.  A midi, nous nous sommes offerts un business lunch dans un restaurant franco-vietnamien, puis nous avons fait une grande promenade le long de la rivière.

Ce vendredi matin, nous avons bien joui du petit-déjeuner et nous partons visiter le parc Xi Yue et le musée de la famille Chen.  Puis, on fera farniente à la piscine de l’hôtel en pensant à ces courageux travailleurs que vous êtes.

Demain par contre, c’est vous qui penserez à nous quand nous serons dans l’avion d’Air France en direction de CGD.

Gros bisous,

Nico et Princesse, 4 Stars attitude.

 

9/06/2009 : Princesse et Trésor en Chine du sud-ouest (8) : Bruxelles

Bonjour à tous,

Nous sommes bien rentrés et avons déjà repris le boulot.

 

Vendredi, après avoir bien déjeuné, trouvé l’arrêt du bus « Airport Express » le plus proche de l’hôtel (15 min à pieds) et envoyé un mail collectif, nous nous sommes royalement paumés dans cette immense ville, en essayant de revenir à l’hôtel.  Heureusement que celui-ci étant situé le long de la rivière des Perles, il nous a suffit d’indiquer la rivière à quelques indigènes pour la retrouver, puis de la longer pour arriver à l’hôtel où nous avons passé le reste de l’après-midi, dans la fraîcheur de la piscine.

Canton.
Canton.

Samedi, après le petit-déjeuner et le check out, nous avons laissé le gros sac à dos à l’accueil de l’hôtel et nous sommes partis en métro vers le musée du Tombeau du Roi des Yue du Sud, une importante sépulture trouvée au centre de Canton en 1981 lors des travaux d’urbanisation et qui a révélé la tombe du petit-fils du célèbre Zhao Tuo, général des Han de l’Ouest qui s’était autoproclamé empereur pour régner de 203 à 137 avant JC.  Nous avons enchaîné cette visite historique avec la visite du Jardin des Orchidées où nous avons pu voir quelques spécimens d’orchidées (vous ne vous en doutiez pas).

Puis, après un dernier plongeon dans l’eau mouillée de la piscine à l’hôtel, nous avons pris le vol AF107 de 23h05 vers Paris CDG : un peu plus de douze heures de vol en perspective.

Comme à l’aller, Air France sait recevoir : champagne, vins et pousse-café sont offerts, même aux pauvres sukkeleers qui voyagent en éco.  Dans l’avion, deux gros dikkeneks d’origine russe ouvrent une bouteille de Black Label et se servent allègrement de whisky de leur plein gré à l’insu des hôtesses.  Apparemment, il doit s’agir d’une coutume russe, parce qu’au vol aller, c’était pareil avec d’autres castards.  Avec la plus grande courtoisie, ils vont brailler une bonne partie de la nuit

A part ça, le reste du vol est sans encombre, et nous atterrissons à Paris CDG vers 6h30 pour prendre le TGV vers Bruxelles-Midi où nous arrivons à 8h58. Nous optons pour le tram qui est en ligne directe pour rentrer à la maison et allons accomplir notre devoir de citoyen (le vote) dans la matinée, avec en tête, nous belles images du voyage.

Gros bisous à tous et à bientôt…

Nico, back to reality.

Déplacements :

  • Avion : 26 h de vol pour quelques 20.500 km (dont 1.500 km en vol domestique)
  • Train TGV BXL-PARIS-BXL : 3 h de trajet pour 580 km
  • Train : 14 h de trajet pour 645 km
  • Bus : 73 h de trajet pour 2.784 km
  • Pieds : 72 h de crapahutage pour 232 km
  • Tandem : 3 h de cyclotourisme pour 22 km
  • Autres moyens de locomotion : tram, métro, tricycle, bac, bambou-boat, ascenseurs, tapis roulants, escalator et taxi
  • TOTAL (hors vol international) : 164 h de déplacement pour près de 5.200 km

Alimentation (pour 2) :

  • 8 pizzas
  • 23 banana-pancakes
  • 25 bières (+/- 600 ml).  On avait soif.
  • 8 fast-food (1 Dicos, 2 KFC et 5 Mac-Do dont 2 Mac-Morning)

Technique :

  •  8 h d’Internet
  • 1.546 photos avec le Canon Eos 450 – après le premier tri, il en reste 655
  • 1h35 de vidéo numérique sur Mini-DV avec la Sony TVR 33
  • 1 nouveau bracelet en polymère pour ma montre calculatrice Casio

Divers :

  • Altitude la plus basse : 10 m à Guangzhou/Canton
  • Altitude la plus élevée : 3.500 m sur les routes du Yunnan
  • Nombre de nuits dans les TC : 4 (1 en train, 1 en bus et 2 en avion)
  • Nombre de moustiques exterminés : 17
  • Nombre de piqûres de moustique rien que sur une jambe de Princesse : 24
  • Nombre d’hôtels différents testés : 15
  • Durée la plus longue sans croiser d’occidentaux : 72 h