Qui : Alexis, Catherine et Nicolas
Quand : novembre 2010
Comment : vol sec, hotel et location de voiture
Quoi : Compilation des mails envoyés à la famille et aux amis pendant le voyage
(0) Sur le départ – 11 novembre 2010
Bonjour à tous,
Princesse, le Ket et moi partons demain vendredi 12 novembre 2010 pour l’Andalousie.
Nous atterrirons à Malaga et rallierons notre camp de base, l’hôtel Finca Eslava d’Antequera, avec notre voiture de location.
Depuis notre repère non loin de la Sierra Nevada, nous visiterons les belles andalouses que sont les villes de Séville, Cordoue et Grenade.
J’enverrai de nos nouvelles si le wifi de l’hôtel nous le permet.
Merci de me signaler s’il faut ajouter, corriger ou retirer un mail de la liste.
Gros bisous,
Nico – on the road again.
(1) Antequera – 17 novembre 2010
Bonjour à tous,
Confortablement installé au secrétaire de notre suite, je mets à profit le dodo du ket pour vous donner de nos nouvelles.
Vendredi matin, alors que la plupart d’entre vous dormait encore du sommeil du juste, nous nous envolions sur le vol JAF5903 de 6h15 à destination du soleil de Malaga (à ne pas confondre avec Malakas, célèbre juron grec que la décence ne me permet pas de traduire), et des belles villes d’Andalousie.
Cette première expérience aérienne avec Alexis (si l’on exclut celle dans le ventre de mon épouse – lire « Princesse et Trésor en Jordanie »), et certainement pas la dernière, vu qu’il y aura encore au moins le vol retour, aura tenu ses promesses : entrée en fanfare du ket dans l’avion, sourires entendus aux hôtesses, et selles débordantes qui non seulement nous montrerons les limites des Pampers taille 4, mais aussi l’étroitesse de la planche à langer de la toilette arrière gauche du Boeing 737-700.
Bénéficiant de l’onde verte matinale, l’avion est arrivé avec 10 minutes d’avance, après avoir survolé les neiges de la Sierra Nevada. Nous prenons alors possession de la voiture de location, une fringante Ford Focus 1.6 TDCI (il fallait bien ça pour y caser toutes nos affaires), et à l’aide de mon fidèle GPS (je parle ici bien de mon appareil de route, pas de ma tendre moitié), nous trouvons facilement l’hôtel réservé à Antequera, ville dont la position centrale en Andalousie facilitera nos visites, qui est située à quelques 50 km au nord de Malaga, à 464 m d’altitude.
Après avoir terminé la grande installation dans notre chambre, la 114, nous partons vers le centre ville, sous le soleil et le ciel bleu andalous qui confèrent aux bâtiments des couleurs tantôt ocre, tantôt orange. Nous cherchons des langes pour assurer le change régulier du lors des toilettes du siège de notre chérubin, de là à parler de la toilette du Saint-Siège, il y a plus d’un pas, que je ne franchirais pas. Nous profitons encore de la douceur de la fin d’après-midi pour prendre quelques tapas (jamon y queso) à la terrasse d’un estaminet.
De retour à l’hôtel, nous partons à l’assaut des 25 m de la piscine (couverte, quand même) et de la détente du spa. Nous terminons la soirée avec un bon menu et une bouteille de vin rouge espagnol. Je n’oserai pas dire qu’après ça, nous avons passé une bonne nuit, que du contraire : Alexis en avait décidé autrement.
Samedi, nous nous mettons en route après un bon petit-déjeuner roboratif con huevos, chorizo y queso tambien. Nous partons alors pour le Parque Del Torqual, ensemble karstique de plus de 12 ha, sis à 1.200 m d’altitude, où une petite randonnée, avec le ket dans le porte-bébé, s’imposait. Du mirador, un splendide point de vue s’offre à nous, jusqu’à la mer méditerranéenne. Après une escale à l’hôtel, pour la purée de légumes qu’Alexis a avalée sans conviction, nous mettons les voiles vers la plage de Malaga et le paseo Antonio Banderas le long de la mer (un peu comme la digue à la mer du Nord), et mangeons en terrasse, avec vue sur la mer, la plage et quelques baleines échouées en plein bain de soleil.
De retour à l’hôtel, la santé d’Alexis n’est pas au mieux, il fait une petite poussée de fièvre et non pas dentaire, la nuit s’annonce difficile. De fait, ce fut carrément pénible, les voisins de chambrée s’en souviennent certainement.
Dimanche, le soleil n’était pas au rendez-vous, la grande forme non plus. C’est tout ce qu’il nous fallait pour justifier une journée complète de farniente et d’aller-retour entre la piscine, le spa, la chambre et le bar, dans l’ordre et dans le désordre, au gré de la température et de la toux du petit bonhomme.
Après tout ça, comme le programme n’avait pas vraiment été chargé jusque là, et le beau temps étant à nouveau de mise, nous sommes partis à la conquête des belles andalouses, à commencer par la plus fréquentée : Séville.
Lundi, donc, après 150 km d’une agréable route entourée de villages blancs et d’oliviers, nous trouvons la dernière place du parking en plein centre ville, non sans avoir soudoyé le tenancier qui aura déplacé des barrières Nadar pour nous l’offrir. Nous partons alors à la découverte du centre historique de la capitale andalouse, forte de 705.000 habitants, d’une ligne de métro en chantier et d’une histoire de plus de 2.000 ans, dont on vous fera grâce des moults détails de quête, conquête et reconquête. Notre promenade commence par le quartier universitaire pour s’arrêter dans un Mac-Do pour le dîner du petit (rassurez-vous : on avait pris un petit pot bio petit-pois et agneau français, le Mac-Do c’est juste pratique pour chauffer et langer), puis pour visiter le Real Alcazar, le palais royal de Séville, construit et aménagé entre le 11ième et le 20ième siècle, pour le confort et selon les caprices de ses occupants successifs.
Magnifiques succession de pièces en enfilades, de jardins, de patios, recouverts de décors en tuc ou plutôt en stuck ou je dirais même en stuc, enfin bref, du travail de pro. Pour faciliter la visite des jeunes parents, nous installons Alexis dans le porte-bébé, position ventrale, avec vue dans le sens de la marche, ce qui nous vaudra des « so cute » et des « qué bonito » ou encore des « schone baby ». Moi, pas peu fier du ket et de sa mère (aucun des deux ne braillait à ce moment-là), je tirais des photos à tout va. Nous avons laissé de côté l’autre site majeur de Séville, la Catedral et sa Giralda, pour une autre occasion, et avons préféré flâner sur les rives du Guadalquivir, profitant du soleil généreux de novembre, puis avons terminé la visite dans les ruelles calmes du Barrio de Santa Cruz.
De retour à l’hôtel, encore un petit saut à la piscine, puis les dents, pipi, au lit et dodo.
Content de notre visite de la veille, nous décidons ce mardi d’enchaîner avec Grenade. Pour des raisons de logistique, nous ne nous mettrons en route qu’en début d’après-midi et décidons de nous pencher directement sur l’Alhambra, un des sites majeurs d’Andalousie, si pas d’Espagne ou même d’Europe. D’ailleurs, le nombre de visiteur quotidien est limité à 7.000, mais comme nous sommes en basse saison, nous décidons d’y aller sans réserver. Une fois de plus, le soleil est de la partie, et c’est un réel plaisir que de se promener dans ce dédalle de ruelles en galets, qui bercent et endorment Alexis. Le clou de la visite, le Palais Nasride, réserve lui aussi son lot de petites chambres et salons ornés de sculptures en stuc, et de patios ombragés où l’eau est omniprésente de fontaines en rigoles, et nous menant dans des pièces dérobées, offrant des vues imprenables sur la ville, derrières des fenêtres ombragées d’où s’envolent les colibris (ça veut rien dire, mais ça sonne bien).
Pour ma part, c’est avec une certaine émotion que je reviens dans ce site, une dizaine d’année après mon premier séjour andalous, au cours duquel non seulement j’ai appris la totale maîtrise de la langue de Cervantès, mais aussi j’ai connu le Flamenco, mais ça c’est une autre histoire. Nous terminons la visite par les jardins luxuriants du Generalife, le palais d’été des monarques, et pour lequel j’ai un faible, de par la poésie bucolique qui se dégage du site. Mais bon, c’est pas tout ça, et c’est quand même tuant de porter les 8,450 kg d’Alexis, vautré dans sa poussette qui elle-même fait bien ses 15 kg, dans les escaliers tortueux de ces rois qui avaient pensé à tout sauf à ça.
Bref, nous repartons vers l’hôtel en fin d’après-midi, ou plutôt en début de soirée, vu qu’il est déjà 18h00, et que le soleil tombe, chargeant le ciel de couleurs les plus romantiques et chaudes.
La suite au prochain épisode parce que là, Maman et Papa on la dalle et le resto vient juste de s’ouvrir.
Hasta luego,
Nico – Sauce andalouse pour tout le monde !
(2) Antequera – 19 novembre 2010
Hola todos !
Déjà le séjour touche à sa fin et on se dit que ça sera une autre histoire pour Alexis que de se retrouver à la crèche lundi matin, et puis pour nous aussi, de se retrouver au boulot !
Mercredi, c’est une petite pluie fine qui nous attendait à l’aube, au réveil. C’est donc logiquement que nous prenons la direction de la piscine chauffée, puis après la purée d’Alexis, nous repartons vers Malaga où la météo était plus favorable. Après avoir foulé le Paseo Antonio Banderas (qui pour la petite histoire, est un paseo qui existe vraiment, et qui borde la plage de la Miséricorde, ce qui inévitablement, pose la question de savoir pourquoi les autorités malagasques ont associé les deux noms. Pour la petite histoire également, Antonio, qui ne renie pas ses origines espagnoles, possède une villa en bord de mer à Marbella et qui tombe sur le coup de la loi du littoral, similaire à la loi française. Bref, il n’était pas content de laisser une servitude sur son domaine), nous nous dirigeons vers le Paseo Maritimo, une longue promenade en bord de mer, qui doit être bien moins agréable à pratiquer en pleine saison.
Après cette petite journée de repos, nous visitons ce jeudi matin la ville de Cordoba, et en particulier la Mezquita et la Juderia. Ayant levé le camp de bonne heure, nous arrivons avant 10h et les groupes de touristes dans la Mezquita de Cordoue, dont je gardais un net souvenir d’un précédent passage en d’autres circonstances. Elle constitue l’image parfaite de l’importance des religions au moment des conquêtes territoriales. En effet, elle est constituée par une cathédrale construite au 16ième siècle dans la mosquée elle-même édifiée à différents moments de l’Histoire, dans et autour d’une basilique wisigothe. Elle offre donc un caractère surnaturel d’ambiance de mosquée et d’église, en plus d’être incroyablement grande (quasi 100 m sur 100 m). Comme Alexis a le goût de l’inédit, il n’a rien trouvé de mieux que de remplir son lange au beau milieu de la visite, pendant la Communion (à cette heure matinale, l’office touchait à sa fin), ce qui lui aura valu d’être changé dans les commodités (d’ailleurs bien aménagées au fond à droite) de la Mezquita, après avoir déjà été changé dans la toilette de l’avion, sur la table du Mac-Do, dans l’Alhambra et dans le coffre de la voiture !
Après nous être donc longuement recueillis, nous nous sommes dégourdis les jambes dans les petites ruelles médiévales de la Juderia, le quartier juif de Cordoue, développés par les juifs qui connurent une période faste sous la domination musulmane (ce qui peut paraître étonnant de nos jours), et ne furent expulsé d’Espagne qu’en 1492 avec le retour des Chrétiens au pouvoir. Nous quittons Cordoue en retrouvant la voiture par-delà le Guadalquivir, et le Puente Romano qui rallie la Mezquita à la Torre de la Calahora.
Retournant à l’hôtel en moins d’une heure (Cordoba n’est qu’à une centaine de km), je trace quelques lignes dans la piscine (bof, juste 40 longueurs pour m’échauffer), puis nous terminons la soirée avec un excellent vin blanc de cépage Moscatel-Chardonnay, fruité à souhait.
Ce vendredi, nous décidons de repasser l’après-midi à Grenade, qui n’est également qu’à une heure de route. Habitué au rythme andalou, nous dînons tardivement sur une terrasse ensoleillée de la Plaza Romanilla, bordée d’orangers dont les fruits sont quasi mûrs. Nous ne pouvons nous empêcher de penser, le cœur léger, à la grisaille bruxelloise et aux marrons qui tombent des arbres aux feuilles jaune-orange. Rassasiés, nous allons déambuler dans les ruelles étroite du vieux quartier piétonnier de l’Albacyn, en remontant jusqu’au Mirador de San Nicolas, offrant une vue imprenable sur l’Alhambra. Fait marquant, il y a non seulement un nombre impressionnant de mendiants, type manouche, et d’illuminés qui transpirent le hachich, vivant d’on ne sait quoi. C’est vrai qu’à choisir, il vaut mieux être désœuvré à l’automne sous le soleil de Grenade, avec des oranges aux arbres, que sous la drache bruxelloise, avec des marrons rabougris !
Voilà, demain, on avisera en fonction de l’humeur du moment.
Gros bisous,
Nico – Olé
(3) Bruxelles – 28 novembre 2010
Bonjour à tous,
Nous voici déjà rentrés depuis une semaine, et je ne vous ai toujours pas donné l’épilogue de notre aventure andalouse.
Vendredi passé, c’est donc avec nostalgie que je quittais la belle et romantique ville de Grenade, lovée aux pieds de la Sierra Nevada, dont le sommet enneigé du Mulhacen, qui culmine à 3.483 m d’altitude est le point culminant de l’Espagne continentale (le point culminant de l’Espagne étant le volcan Teide et ses 3.718 m, à Tenerife, mais ça c’est pour un autre voyage).
De retour à l’hôtel, et après avoir procédé aux ablutions du ket, ainsi qu’aux nôtres, nous avons agrémenté notre repas grassement ibérique d’un généreux vin rouge qui nous a bien rincé le gosier.
Samedi, dernier jour de notre périple andalou, nous avons commencé par surprendre les oiseaux de la Laguna de la Fuente de Piedra, le plus grand lac naturel d’Andalousie et qui constitue à présent une magnifique réserve naturelle au milieu des oliveraies, jouxtant un village éponyme. Puis, l’après-midi, nous nous sommes laissés surprendre par le brouillard au sommet du Torcal, que nous avions visité en début de séjour, et sommes prestement redescendu jusqu’à Villanueva de la Conception, pour un excellent lunch.
Pendant ce temps-là, le ket, qui avait vraisemblablement pris conscience qu’il avait un peu poussé le bouchon au début de la semaine, offrait le meilleur de lui-même, histoire de se racheter une conduite. C’est tout ce qu’il nous fallait, nous, pour faire sauter le bouchon d’une rafraichissante bouteille de cava (méthode champenoise du nord de l’Espagne) pour célébrer notre dernier repas (du séjour bien sûr).
Dimanche, réveil à 6h, départ de l’hôtel à 6h36, arrivée à Malaga à 7h25 pour déposer la voiture et à l’aéroport à 7h52 pour le check-in. Ensuite, nous prenons un copieux petit-déjeuner au Starbucks de l’aéroport, à renfort de muffin, et enfin le vol vers notre noble Belgique, à jamais terre chérie, ou en tout cas, ce qu’il en reste.
Voilà, Capri, c’est fini.
Gros bisous,
Nico – home sweet home.
(4) Voici quelques données chiffrées
• Déplacements :
o Avion : 4.300 km en 5 h de vol ;
o Voiture : 1.605 km (Consommation moyenne : 5,5 l/100km, Vitesse moyenne : 82 km/h)
o Natation : 224 longueurs de 25 m, soit : 5,51 km
o Pieds : 45 km
• Alimentation (pour trois) :
o Jambon : 742 gr
o Œufs : 27 pce
o Lait en poudre : 1142 gr
o Eau en bouteille : 28 l
o Vin : 4 bouteilles (2 blancs, 1 rouge, 1 cava)
o Bière : 2,25 l
• Divers :
o Altitude la plus haute : 1.225 m (Torcal)
o Altitude la plus basse : 2 m (Malaga)
o Température la plus élevée : 85 °C (sauna)
o Température la plus basse : 5 °C (matin Antequera)
o Langes taille 4 consommés : 47 pce