D’Augustow à Bruxelles (du 10.08.2018 au 17.08.2018 – 1.779 km – 21.872 km cumulés)

17 août 2018.

C’est en franchissant la frontière polonaise que nous entamons notre dernière ligne droite, le début de la fin du voyage. Il reste 1.800 km à parcourir jusqu’au stade Constant Vanden Stock, nous allons essayer de les agrémenter au mieux pendant la semaine qui nous reste. Première halte à Augustow, ville très touristique dans les forêts du Nord-Est de la Pologne. Nous y remplissons la cuve d’eau, 100 litres en bidons de 10 litres, portés à bout de bras depuis la fontaine publique. Ça valait la peine : elle est limpide et sans odeur. Ensuite, direction Varsovie, deux heures de route pour couvrir les quelques dizaines de kilomètres en travaux, pour ne pas changer. Nous arrivons tardivement sur le parking connu des voyageurs, bien situé dans le centre pour visiter la capitale le WE.

18 août 2018.

Cette escale dans la capitale polonaise fait partie des bonus de notre voyage vu qu’elle n’était initialement pas prévue, nous n’avons d’ailleurs pas de guide « papier ». Nous suivons donc les recommandations de Paulina, la bonne amie polonaise d’un ami dont, par discrétion, je tairai le nom. C’est donc via la messagerie instantanée de Yas que nous recevons le programme chargé de la journée.

Nowe Miasto.
Nowe Miasto.
Nowe Miasto.
Nowe Miasto.
Nowe Miasto.
Nowe Miasto.
Nowe Miasto.
Nowe Miasto.

Pour accéder à la vielle ville, nous commençons par traverser le « Nowe Miasto », le petit quartier de la nouvelle ville qui constitue déjà un enchantement. Après avoir franchi les remparts par la porte Barbakan, nous arrivons dans le centre historique, le « Stare Miasto ». De jolies bâtisses colorées nous y attendent, ainsi que la première crème glacée de la journée, prise sur l’ancienne place ornée d’une petite sirène gracile. Évidemment, tout le centre est labellisé « UNESCO », à juste titre : chaque ruelle pavée nous réserve des joyaux colorés. Nous parvenons au Palais Royal, mais l’histoire mouvementée de ce beau pays l’a dépourvu de sa monarchie, qui n’était déjà plus héréditaire, depuis 1795.

Remparts.
Remparts.
Warszawa.
Warszawa.
Warszawa.
Warszawa.

Nous arrivons donc forcément un peu plus loin au Palais Présidentiel, toujours affublé d’un drapeau européen, c’est à souligner vu le contexte actuel. À côté, l’hôtel Bristol affiche complet, nous traversons l’immense Saski Garden, dont l’entrée est gardée la tombe du soldat inconnu et par un des nombreux bancs musicaux qui jalonnent le parcours « Chopin » de la ville, dont le célèbre auteur des Nocturnes était originaire. Il est déjà midi, l’heure du déjeuner sera prise près du Palais de la Culture et des Sciences dont la flèche toise les tours modernes voisines.

RIP
RIP
Chopin.
Chopin.
Warszawa.
Warszawa.

La promenade digestive nous mène au Parc Lazienki, dont l’entrée principale met encore Chopin à l’honneur. Nous traversons le parc pour arriver au Palais Na Wyspie. Là, nous avons déjà parcouru environ 6 kilomètres à pieds, il nous en reste autant pour revenir au CC, par le chemin des écoliers et la deuxième crème glacée de la journée.

Warszawa.
Warszawa.
Bristol.
Bristol.

19 août 2018.

Le temps était à l’orage hier soir, nous avons préféré avancer de deux heures de route pour un bivouac relativement calme sur une aire de repos « MOP » avec douche chaude d’une autoroute en parfait état, l’Europe est passée par là. Nous arrivons vite à la frontière, non sans avoir refait le plein de diesel dans une station archi-bondée, style un 15 août sur l’autoroute du soleil en France, histoire de dépenser nos derniers zlotys. L’objectif du jour est d’arriver à Dresde en Allemagne, et profiter d’un calme dimanche d’été pour visiter la ville romantique. Ha, ha, quelle naïveté. Nous arrivons bien dans le centre de la cité, mais c’est le dernier jour de la grande « messe ». Attention, pas vraiment une messe du genre de celle célébrée par JPII à la Colline des Croix, si ce n’est en terme d’affluence : une véritable marée humaine. Ici, c’est bratwurst und bier à gogo, ja voll serh gut, mais pas pour nous : impossible de trouver une place à distance pédestre pour le camion, nous n’avions vraiment pas préparé le coup, il est déjà tard et c’est la dèche. Auf wiedersehen, meine liebe Gerda, ce n’est pas aujourd’hui que je pourrai déclarer solennellement, au milieu de la Neumarkt, devant une foule en délire : « Ich bin ein Oberlander ». Bref, nous repartons sous le cagnard pour échouer sur un parking ombragé de départ de randonnée, en pleine campagne teutonne, il n’y a pas un chat.

20 août 2018.

Pas un chat mais des moustiques : Alexis est ravagé, on dirait qu’il fait déjà sa petite poussée d’acné juvénile. Au moins, c’est lui qui a tout pris, le reste de la famille s’en sort indemne. La journée sera routière, nous traversons l’Allemagne rurale, passant de l’Est vers l’Ouest sur des routes sans limite de vitesse. C’est super mais cela ne nous concerne pas. Le réseau routier est très bon et pour cause, nous traversons de nombreux chantiers de réparation et d’entretien, jusqu’à notre bivouac du soir, à Brühl, au Sud de Cologne.

21 août 2018.

Nous avons voulu marquer le coup de la fin de la fin de notre voyage par une activité que nous ne faisons que rarement : un parc d’attraction. Pour les kets, c’est la promesse d’une journée riche en rebondissements. Pour les parents, c’est l’assurance d’une journée éreintante. C’est archi-bondé, mais nous parvenons à accumuler les sensations fortes : petits chevaux, spectacle de patinage artistique et carrousel. Sans oublier les innombrables montagnes russes. Les garçons sont aux anges et leurs parents de sont évidemment envoyés en l’air avec plaisir, mais je noie déjà mon regard et mes pensées dans les yeux brillants de ceux que je n’ai pas quittés pendant près de six mois.

#Derrickstyle.
#Derrickstyle.
Oula, ça décoiffe.
Oula, ça décoiffe.
Tamponnés.
Tamponnés.
Quel manège.
Quel manège.
Quelle belle croupe.
Quelle belle croupe.
Yeehaw.
Yeehaw.

22 août 2018.

S’il y a bien des choses que je n’apprécie pas vraiment sur terre, ce sont précisément ces mouvements de masse, ces émotions calibrées, ce concentré de joie édulcorée et de bonheur formaté que proposent les parcs d’attractions. Par contre, j’adore voir nos petits garçons s’émerveiller de tout, du dernier manège à la mode, comme de la vallée de l’Alaï et du Registan de Samarcande. Car, comme tous les petits garçons du monde, nos kets n’ont pas besoin d’un parc d’attraction pour s’amuser. Et c’est bien pour cela que nous pouvons y passer une deuxième journée. Entre deux tours de manèges, nous gardons à l’esprit les « petits plaisirs » et les « petites merveilles » que nous avons eus et vues tout au long de notre parcours.

Ma fierté.
Ma fierté.
Phantasialand.
Phantasialand.

23 août 2018.

« On est en Belgique ? « , lancent les garçons alors que nous venons de franchir la frontière. « Oui, nous sommes en Belgique, les gars !  » Les kilomètres défilent et je regarde nos petits garçons dans le rétroviseur, comme je vois défiler les images de notre voyage qui est à présent derrière nous. Dans moins d’une heure, nous arriverons à la maison, la voisine nous accueillera du haut de son balcon, et le quotidien reprendra son cour, dans une réalité toute autre.

Back to (another) reality.
Back to (another) reality.

 

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